Avec son arrivée pour puncheurs, Milan-Turin, la plus ancienne classique disputée sur le sol italien doit ravir ceux qui n’ont pas trouvé leur compte dans un circuit de Ponferrada, pas aussi sélectif que ce que l’on pouvait croire. Si c’est en Espagne que toute l’attention avait été tournée la semaine dernière, c’est bien vers l’Italie que les regards convergeront jusqu’à la fin de la saison. Pas seulement en raison du dernier monument de l’année, le Tour de Lombardie dimanche, mais parce qu’une multitude de courses d’un jour vient animer le calendrier qui se clôturera dans quinze jours au Tour de Romagne. C’est d’abord en Lombardie que les coureurs ont rendez-vous avec la 95ème édition de Milan-Turin aujourd’hui, puis avec le Tour du Piémont vendredi et enfin le Tour de Lombardie dimanche.
Ce cinquième monument, les jeunes coureurs italiens des équipes continentales ne pourront y participer. Alors ils profitent de cette semi-classique pour se manifester aux yeux du public. On fait ainsi la connaissance de Nicola Dal Santo (Nankang Fondriest), Gianluca Leonardi (Area Zero) et Lorenzo Rota (MG KVis Willier). Au cours d’une échappée qui prendra près de six minutes de marge, ces trois jeunes sont chaperonnés par l’expérimenté Jérôme Pineau (IAM Cycling) pour prendre la direction de la Basilique de Superga qui surplombe Turin et dont la double montée dans les 20 derniers kilomètres fait office de juge de paix dans le final. La première leur sera déjà fatale puisque le Nantais qui a tenté de prendre la fuite est rattrapé par le peloton mené par Astana et Tinkoff-Saxo pour Fabio Aru et Alberto Contador.
Pourtant, c’est une autre formation qui se manifeste déjà : le Team Katusha qui possède dans ses rangs plusieurs candidats à la victoire. Plutôt que de rouler en tête de peloton, la formation russe place des pions à l’avant. Alberto Losada se retrouve à prendre en chasse Diego Rosa (Androni Giocattoli) entre les deux ascensions vers la Basilique de Superga. Mais l’offensive de l’Italien ne rencontre pas le succès escompté et celui qui passera chez Astana la saison prochaine ne prendra qu’une quinzaine de secondes avant d’être repris. Tout se décide sur les 4,7 derniers kilomètres.
C’est alors un autre gregario qui est placé à l’avant par Katusha : Sergei Chernetckii. Le Russe joue là encore les éclaireurs pour l’un de ses leaders. On attend Joaquim Rodriguez ou Daniel Moreno, mais c’est un autre puncheur qui va sortir du lot. Giampaolo Caruso revient sur son coéquipier en compagnie de Rinaldo Nocentini (Ag2r La Mondiale). Les deux hommes lâchent Chernetckii pour se disputer la victoire. Plus explosif que son compatriote, Giampaolo Caruso décroche une victoire de prestige. Passé tout près d’un succès à Liège-Bastogne-Liège, le coureur de 34 ans au parcours atypique signe sa première victoire depuis 2009 ! Derrière, Daniel Moreno vient compléter le podium. Avec Joaquim Rodriguez 5ème et Sergei Chernetckii 7ème, le Team Katusha était en démonstration en Lombardie.
Classement :
1. Giampaolo Caruso (ITA, Team Katusha) les 193,5 km en 4h30’12 » (42,9 km/h)
2. Rinaldo Nocentini (ITA, Ag2r La Mondiale) à 3 sec.
3. Daniel Moreno (ESP, Team Katusha) à 9 sec.
4. Fabio Aru (ITA, Astana) à 13 sec.
5. Joaquim Rodriguez (ESP, Team Katusha) à 14 sec.
6. Alberto Contador (ESP, Tinkoff-Saxo) à 17 sec.
7. Sergei Chernetckii (RUS, Team Katusha) à 19 sec.
8. Davide Rebellin (ITA, CCC Polsat Polkowice) à 24 sec.
9. Frank Schleck (LUX, Trek Factory Racing) à 40 sec.
10. Mauro Finetto (ITA, Neri Sottoli-Yellow Fluo) à 42 sec.