On ne transige pas avec les règles du Mouvement Pour un Cyclisme Crédible (MPCC). Membre de la première heure, le Team Europcar vient de l’apprendre à ses dépens, suspendu à titre conservatoire pour non-respect du règlement interne le 8 juin dernier au Critérium du Dauphiné. Ce matin-là, un contrôle de cortisolémie effectué à l’hôtel avait révélé un seuil effondré pour Pierre Rolland, ce qui peut entraîner de graves conséquences lors d’efforts intenses. Le grimpeur orléanais aurait dû être mis en arrêt de travail, ce que son staff a réfuté, estimant que le contrôle sanitaire en question n’était pas valide, expliquant qu’il avait été effectué entre 6h30 et 6h45 après le déjeuner quand il doit normalement être réalisé à jeun entre 7h30 et 8h30.
Le MPCC a voulu en savoir plus. Son conseil d’administration a donc entendu chacune des parties, notamment le docteur Mégret, qui a confirmé la validité de l’analyse, garantissant que l’horaire de prélèvement comme les conditions pré-analytiques avaient été respectées. Par conséquent il advient que l’équipe Europcar n’aurait pas dû autoriser le départ de Pierre Rolland. Pour avoir manqué à l’application stricte du règlement interne du MPCC, ce dernier a suspendu à l’unanimité la formation vendéenne – et ses membres Jean-René Bernaudeau et Hubert Long, qui siègent au conseil d’administration – de son mouvement. Jusqu’à la prochaine assemblée générale.
Cette faute de parcours n’entraîne aucune conséquence sportive pour la formation Europcar, dont la participation aux prochains rendez-vous, le Championnat de France de Lannilis et le Tour de France, n’est pas remise en question. Il convient d’ailleurs de souligner qu’il s’agit bien ici de contrôles médicaux à but sanitaires et non de contrôle antidopage.
Les prélèvements de cortisolémie avaient été demandés par les médecins des équipes MPCC dès 2007, suite à l’abandon par l’Agence Mondiale Antidopage de la réglementation sur les corticoïdes. Depuis le début de l’année, 29 contrôles sanitaires ont été réalisés sur Paris-Nice, 54 aux 4 Jours de Dunkerque et 42 au Dauphiné. Les équipes du MPCC (au nombre de 40, dont 11 sont issues du WorldTour) se sont engagés à retirer aussitôt de l’épreuve, pour des raisons de santé, le coureur qui présenterait une cotisolémie basse ou effondrée, ce qui a déjà été le cas. Le retour à la compétition du coureur n’intervient qu’après normalisation de sa biologie. C’est d’ailleurs ce qu’a fait Pierre Rolland, autorisé à reprendre la pratique du cyclisme après des examens n’ayant révélé aucune contre-indication. Il sera dimanche à Lannilis.