C’est toujours un événement, mais la présentation de l’équipe Trek Factory Racing était l’une des plus attendue de cette période d’avant-saison. Officiellement il s’agit d’une nouvelle équipe, d’une nouvelle structure, mais bien sûr, la formation ne part pas de zéro. Les bases ont déjà été construites au fil des années. Depuis 2011 exactement et la création de Leopard-Trek. La fusion avec RadioShack n’aura pas eu l’effet escompté. Et 2014, trois ans après la première mouture, il s’agirait presque d’un nouveau départ ou plutôt d’une ultime chance. Pour le lancement de son équipe, Trek a réquisitionné le vélodrome de Roubaix. Non pas l’anneau mythique, mais le vélodrome couvert flambant neuf. Et il s’agit de tout sauf d’un hasard.
Dans les minutes qui précèdent le lancement en grandes pompes dans le vélodrome Jean Stablinski, les images de la dernière édition de Paris-Roubaix, le chef d’oeuvre du Suisse en 2013, passent en boucle. Un peu plus tôt dans la matinée, l’équipe a visité le musée du Tour des Flandres à Audenarde. L’équipe sera elle aussi basée en Belgique.
Le ton est donné et il est donc on ne peut plus clair que l’homme fort de cette équipe s’appelle Fabian Cancellara, triple vainqueur du Ronde et double lauréat de l’Enfer du Nord. Une chose totalement assumée par Alain Gallopin. « Fabian est le leader de l’équipe. Avec le succès qu’il a eu l’an dernier, c’est lui qui a poussé Trek à faire cette équipe. Il n’y a aucune ambiguïté », nous confirme d’ailleurs le Francilien, et ce même si l’intéressé affirme que « l’équipe serait là sans lui. » Le Suisse qui a porté l’équipe seul sur ses épaules ou presque l’an dernier sera une nouvelle fois attendu au tournant au printemps, surtout compte tenu de sa nette domination sur la campagne de Flandriennes en 2013.
Bien sûr, l’équipe misera également encore sur les frères Schleck la saison prochaine. Après une année 2013 à oublier, les Luxembourgeois espèrent revenir à leur meilleur niveau. Mais deux interrogations subsistent avant le coup d’envoi de cette saison. D’abord, concernant Fränk Schleck. L’ainé a passé une année 2013 hors des pelotons, 18 mois, compte tenu du fait qu’il n’a pas recouru depuis son arrestation sur le Tour 2012 pour un contrôle positif à diurétique. Il manquera sans doute à Frank un peu de fond en début de saison, mais il devrait monter en puissance jusqu’au Tour de France, le deuxième objectif avoué du duo après les classiques ardennaises. Alain Gallopin a confiance en son protégé pour qu’il soit retour à son niveau et juge même qu’il sera « le même coureur qu’avant sa suspension ».
Mais la question devenue rituelle depuis 2012 concerne l’état de forme d’Andy Schleck. Le cadet de la fratrie est monté en puissance au fur et à mesure de la saison 2013, terminant même à la 20ème place du Tour. Si ses prestations étaient rassurantes, elles ne sont en rien convaincantes. C’est bien l’Andy Schleck de 2011, année de son dernier podium sur la Grande Boucle que l’équipe souhaite retrouver. Pour 2014, ses ambitions sont clairement affichées, le Tour de France où d’après lui « Chris Froome n’est pas le seul favori » et le triptyque Amstel-Flèche-Liège. Rien de bien neuf sous le soleil.
Quelques innovations dans la continuité, ce semble donc être le leitmotiv de cette équipe Trek Factory Racing. La place a été faite aux jeunes avec les arrivées de Boy et Danny Van Poppel, d’Eugenio Alafaci, de Julian-David Arredondo, de Fabio Felline, de Fabio Silvestre, de Calvin Watson et de Riccardo Zoidl. Leur point commun ? Ils ont tous moins de 25 ans alors que le vétéran Chris Horner est parti. Parmi ces coureurs, quelques-uns aideront dans les emballages massifs un Giacomo Nizzolo qui souhaite franchir un palier cette saison et qui pourra compter pour la première fois sur un véritable train. Dans cet effectif rajeuni, Danilo Hondo distillera ses conseils à ces jeunes pousses, et que dire de Jens Voigt, 42 ans, qui raccrochera en fin de saison.