Jamais un plateau n’aura été aussi attrayant sur une manche du triptyque lombard. Rarement en tout cas, la Coppa Agostoni aura accueilli et le vainqueur du Tour, et le champion du monde en titre ! Pourtant, ni Vincenzo Nibali (Astana), très offensif sur la Coppa Bernocchi hier, ni Rui Costa (Lampre-Merida), tout juste de retour du Canada, ne se sont réellement montrés à leur avantage aujourd’hui autour de Lissone. Il est vrai que, en dépit du relief escarpé de ce deuxième volet lombard, les sprinteurs ont pris l’habitude de briller sur cette épreuve, plus sélective toutefois que la Coppa Bernocchi avec une longue montée vers Giovenanza placée à 65 kilomètres de l’arrivée. Aujourd’hui, les cadors du peloton et les coureurs offensifs se feront griller la politesse par un jeune homme de 20 ans.
Niccolo Bonifazio (Lampre-Merida) avait déjà donné un petit aperçu de sa pointe de vitesse en avril dernier en se mêlant avec succès aux sprints du Tour de Turquie. Revenu d’une tournée au Japon avec sa première victoire chez les pros en poche, le jeune sprinteur ne devait pourtant pas être l’atout numéro un de Lampre-Merida. Sans parler de Rui Costa, la formation italienne pouvait miser sur Sacha Modolo. Radio Course se trompera elle même en l’annonçant d’abord vainqueur, sans doute étonnée par la prestation de Niccolo Bonifazio.
Le mot est faible, car devancer au sprint Grega Bole (Vini Fantini-Nippo) et Simone Ponzi (Neri Sottoli-Yellow Fluo) n’est pas une mince affaire. Contrer les nombreuses offensives et s’assurer d’une arrivée au sprint non plus ! Beaucoup avaient privilégié cette option et ont voulu anticiper l’explication entre coureurs véloces. La tentative la plus sérieuse après l’échappée matinale de neuf hommes ayant obtenu plus de 6 minutes d’avance, ne sera reprise qu’à 9 kilomètres de la ligne. La présence de coureurs de valeur comme Davide Rebellin (CCC Polsat Polkowice), Diego Rosa (Androni Giocattoli) ou Paolo Tiralongo (Astana) n’a pas empêché son échec. Les coureurs expérimentés qu’ils sont doivent finalement s’incliner au sprint face à la jeunesse triomphante qu’incarne Niccolo Bonifazio.
Classement :
1. Niccolo Bonifazio (ITA, Lampre-Merida)
2. Grega Bole (SLO, Vini Fantini-Nippo)
3. Simone Ponzi (ITA, Neri Sottoli-Yellow Fluo)
4. Enrico Battaglin (ITA, Bardiani-CSF)
5. Andrea Fedi (ITA, Neri Sottoli-Yellow Fluo)