Nul n’est prophète en son pays. Enfin, c’est que dit la légende car à voir l’engouement populaire autour de Thibaut Pinot dans sa région natale, l’adage n’a rarement semblé aussi faux. Des tee-shirts reprenant la désormais célèbre tirade de Marc Madiot « Tu es grand, tu es très grand, tu es très très grand », aux drapeaux Groupama-FDJ sans oublier les cris du cœur, les « Thibaut » qui ont fleuri tout au long du parcours, le coureur franc-comtois, de retour à la compétition depuis quelques semaines, a reçu des preuves d’amour à la pelle.
Un soutien sans faille qui lui a sûrement donné de la force dans les derniers kilomètres, au moment de creuser la dizaine de secondes le séparant du trio de tête. Revenu après la flamme rouge, Pinot termine cinquième d’un sprint remporté par la surprise du jour, Biniam Girmay.
Peu de monde aurait misé sur le coureur érythréen ce matin au départ de Besançon, peut-être même pas les supporters d’Intermarché-Wanty-Gobert. Il faut dire qu’ils ne connaissent pas encore très bien le natif d’Asmara qui n’a rejoint l’équipe belge que le mois dernier, quittant un Team Delko dont les difficultés ne sont plus à présenter.
Quintana a des fourmis dans les jambes
Germay remporte sa première victoire de la saison et de fort belle manière qui plus est ! Alors qu’à une vingtaine de kilomètres de l’arrivée, Groupama-FDJ menait le peloton, Nairo Quintana plaçait une attaque sèche dans le col de la Grande Côte, la dernière difficulté du jour, six autres coureurs arrivaient à prendre sa roue. Parmi eux, Germay donc mais également Thibault Pinot, Andrea Vendrame d’AG2R-Citröen, Axel Zingle de Cofidis, Denis Nekrasov de Gazprom-RusVelo et Luca Chirico d’Androni Giocattoli. Un groupe apparement trop étoffé pour le colombien d’Arkea-Samsic qui faussait compagnie à ses coéquipiers quelques kilomètres plus tard.
Après un raid en solitaire qui a fait croire a de nombreux suiveurs que la course était pliée, le vainqueur du Giro 2014 et de la Vuelta 2016 a vu revenir sur lui Andrea Vendrame et Biniam Germay. Trois hommes qui, se regardant un peu trop à l’approche de l’arrivée, ont vu un duo revenir en trombe. Dans ces deux revenants, Thibaut Pinot, pour la plus grande joie des spectateurs présents à Marchaux. Mais si l’amour donne des ailes, il n’a pas permis au franc-comtois de s’envoler et Pinot le grimpeur n’est pas devenu sprinteur durant ces mois de convalescence. Birmay l’emportait donc devant Vendrame et Zingle.
Pour une première édition, la Classic Grand Besançon fait une entrée remarquée dans le calendrier grâce notamment à un plateau très relevé et une course enlevée et passionnante.
Par Anthony Georges