Champion du Monde Espoir en cyclisme sur route à Bergen (Norvège), le 22 septembre dernier, Benoît Cosnefroy, 22 ans, est déjà tourné vers la saison 2018. Le jeune coureur d’AG2R la Mondiale compte bien profiter de cette année d’apprentissage pour améliorer sa polyvalence.
« Le titre, je l’ai digéré. » Benoît Cosnefroy l’avoue, il n’est pas du genre à « s’embourgeoiser ». Le jeune coureur a évidemment savouré son sacre, mais il s’est tout de suite tourné vers la fin de saison (Tour de Vendée, Paris-Bourges, Paris-Tours et le chrono des nations élite). « C’est allé très vite », explique-t-il. « Je viens à peine de rentrer d’un stage de cohésion à Gandia, au sud de Valence. » De retour à Chambéry peu avant les fêtes de fin d’année, le jeune cycliste va enfin pouvoir souffler.
Profiter et apprendre des meilleurs
Le 28 janvier prochain, Benoît Cosnefroy disputera sa première compétition de l’année 2018 avec le GP La Marseillaise. « J’enchaînerai avec l’Étoile de Bessèges, le Tour de Provence et le Tour d’Abou Dabi », poursuit-il. Le néo-champion du monde épaulera même Tony Gallopin, la recrue phare de l’équipe de Vincent Lavenu, lors des trois premières : « Cela va me permettre de découvrir et d’emmagasiner un maximum d’expérience ».
Après avoir débuté le vélo à l’âge de 9 ans, Benoît Cosnefroy va enfin faire partie du peloton professionnel. Peloton où il retrouvera les nombreux coureurs français l’ayant félicité pour son titre acquis à Bergen. « Il y a bien sûr Romain (Bardet), mais aussi Sylvain Chavanel, Thomas Voeckler… C’est difficile d’en citer un plus qu’un autre mais ça fait vraiment chaud au cœur de courir avec des mecs qui font ça depuis 10 ans », s’enthousiasme-t-il.
Son rôle au sein de l’équipe AG2R la Mondiale, il ne s’en préoccupe guère pour le moment. « Il y a une formation logique à avoir quand tu sors du monde amateur », tempère-t-il. « J’aurai peut-être une place de protégé sur les courses en Coupe de France mais je ne me mets pas de pression parce que je suis champion du monde en me disant que je dois gagner pleins de courses ou participer au Tour de France. »
Un coureur exigeant
De nature calme et patiente, Benoît Cosnefroy pense d’abord à travailler et « à ne délaisser aucun aspect ». « J’ai progressé en montagne depuis mon arrivée à Chambéry. Mais je peux mieux faire encore. Il faut que je bosse mon punch et le sprint. » Exigeant, le champion du monde espoir s’inspire des meilleurs : « Anthony Delaplace (Fortuneo Osacaro) est un exemple. Il est très pro et gagne beaucoup de courses chaque année ». Mais Benoît n’oublie pas ses nouveaux coéquipiers : « Hubert Dupont et Romain Bardet axent tout sur la performance ».
Le coureur français espère ainsi connaître d’autres moments de joie et faire de Vincent Lavenu, de nouveau l’homme le plus heureux du monde : « C’est vrai qu’il était content de ma victoire. C’est son premier titre mondial depuis qu’il a créé l’équipe, même s’il est chez les espoirs ». Et s’il y a une course que Benoît Cosnefroy aimerait remporter, c’est le Tour des Flandres : « C’est impressionnant quand tu es derrière ta télévision alors ça doit être exceptionnel à vivre comme coureur ».
Stéphane Ballester