Sur la route de Barolo, jeudi, Rigoberto Uran (Omega Pharma-QuickStep) a autant surpris qu’il a impressionné. De fait, à y regarder de plus près le profil de l’étape du jour, il est forcément difficile d’imaginer qu’un coureur puisse le devancer. Aussi, alors que les Alpes s’offrent comme un terrain de jeu idéal aux hommes forts de ce Giro, ceux qui espèrent encore revêtir le maillot rose à Trieste dans une semaine savent qu’ils auront fort à faire pour déstabiliser le coureur colombien. Aujourd’hui, vers Oropa, une première opportunité leur est pourtant offerte, avec trois cols au programme, dont deux de première catégorie. Pour cette première étape alpestre, les rescapés des deux dernières semaines doivent escalader l’Alpe Noveis (9 km à 7,9%) et le Bielmonte (18 km à 6,2%) avant l’ascension finale du Santuario di Oropa  (11,8 km à 7%). Et compte tenu des écarts déjà conséquents au classement général, il est difficile d’imaginer les rivaux de Rigoberto Uran rester sans bouger.

Après une vingtaine de kilomètres de course, vingt-et-un hommes se retrouvent en tête de course. Ainsi, Valerio Agnoli (Astana) va passer la journée en tête en compagnie d’Enrico Battaglin (Bardiani-CSF), Edvald Boasson-Hagen et Dario Cataldo (Team Sky), Mattia Cattaneo (Lampre-Merida), Axel Domont (Ag2r La Mondiale), Marco Frapporti et Emanuele Sella (Androni Giocattoli), Danilo Hondo (Trek Factory Racing), Martijn Keizer (Belkin), Paolo Longo Borghini (Cannondale), Jonathan Monsalve (Neri Sottoli), Jarlinson Pantano (Colombia), Jan Polanc (Lampre-Merida), Perrig Quemeneur (Team Europcar), Manuel Quinziato (BMC Racing Team), Nicolas Roche (Tinkoff-Saxo), Ivan Santaromita (Orica-GreenEdge), Albert Timmer (Giant-Shimano), Julien Vermote (Omega Pharma-Quick Step) et Tim Wellens (Lotto-Belisol). Ces coureurs là comptent jusqu’à 10’ d’avance à l’approche du premier col de la journée, l’Alpe Noveis.

De plus, le peloton ne semble pas vraiment pressé de revoir les fuyards. Aussi, les équipiers de Rigoberto Uran impriment un tempo relativement tranquille, suffisant néanmoins pour réduire l’écart aux environs des 7’30”, à 50 kilomètres de l’arrivée. C’est là, dans la deuxième difficulté du jour, que Pierre Rolland (Team Europcar), intenable depuis le départ de Dublin, décide d’attaquer. Accompagné dans un premier temps par son équipier Bjorn Thurau (Team Europcar), le Français est ensuite rejoint par Riccardo Zoidl (Trek Racing Team), Nathan Haas et Ryder Hesjedal (Garmin-Sharp). Le peloton se réveille alors et ne le leur laisse que très peu d’avance. Pendant ce temps-là, en tête de course, Nicolas Roche (Tinkoff-Saxo) tente l’aventure en solitaire. Mais c’est finalement Albert Timmer qui, au prix d’un bel effort en fin de descente, aborde la dernière ascension en tête, certainement la plus redoutée de la journée avec sa pente à 7% de moyenne.

Domenico Pozzovivo attaque et reprend du temps, alors que les échappés se jouent la victoire d’étape.

Avec 4’ d’avance, il paraît certain que les hommes encore en fuite vont se battre dans quelques kilomètres pour la victoire d’étape. Alors, dans le peloton maillot rose, c’est la course pour le classement général qui est lancée. Bien placé dans la roue d’un équipier, Kiserlovski (Team Factory Racing) est le premier à tenter sa chance, en vain. Aussi, alors que les rampes les plus fortes de la montée finale se profilent, les hommes de tête se livrent à une lutte acharnée. Dans le même temps, Domenico Pozzovivo (Ag2r La Mondiale) demande à ses équipiers encore présents à ses côtés d’accélérer le rythme du groupe des favoris.

Les coureurs d’Ag2r La Mondiale, Hubert Dupont, d’abord, puis l’infatigable Alexis Vuillermoz, placent leur leader sur orbite. L’Italien attaque en deux temps. Le Polonais Rafal Majka (Tinkoff-Saxo) s’accroche, mais c’est finalement accompagné du seul Nairo Quintana (Movistar Team) que le grimpeur italien s’envole. Le très prometteur Wilco Kelderman (Belkin) n’est pas loin. Sagement, il monte à son rythme, comme Cadel Evans (BMC Racing Team). L’expérimenté australien sait qu’il y a souvent plus à perdre qu’à gagner à se mettre dans le rouge dans ce type de situation. Et puis, pourtant impressionnant de facilité, Domenico Pozzovivo ne creuse pas vraiment l’écart.

C’est que la pente n’est peut être pas assez forte. Les portions finales ne permettent pas de creuser un écart suffisant. Devant, elles permettent au contraire un regroupement. Cinq hommes se disputent ainsi la victoire d’étape. Il y a là Dario Cataldo, Jan Polanc, Albert Timmer, Enrico Battaglin et Jarlinson Pantano. Cataldo semble un temps le plus fort. Mais, discret depuis le début de l’étape, c’est le grimpeur italien Enrico Battaglin qui franchit la ligne d’arrivée en première position. Derrière, Ryder Hesjedal et Pierre Rolland tentent de conserver un avantage sur les principaux leaders pendant que Domenico Pozzovivo, bénéficiant d’un dernier relais d’Axel Domont, parvient à creuser un petit écart. Accompagné de Nairo Quintana, il reprend finalement 21 secondes à Rigoberto Uran.

Demain, l’arrivée au Plan de Montecampione (18,7 km à 7,8 %) après une longue étape (225 km) devrait permettre d’y voir plus clair sur les coureurs effectivement capables de remporter le Tour d’Italie 2014.

Classement 14ème étape :

1. Enrico Battaglin (ITA, Bardiani-CSF) les 164 km en 4h34’41”
2. Dario Cataldo (ITA, Team Sky) m.t.
3. Jarlinson Pantano (COL, Colombia) à 7 sec.
4. Jan Polanc (SLO, Lampre-Merida) à 17 sec.
5. Nicolas Roche (IRL, Tinkoff-Saxo) à 22 sec.
6. Albert Timmer (PBS, Giant-Shimano) à 26 sec.
7. Emanuele Sella (ITA, Androni Giocattoli) à 28 sec.
8. Mattia Cattaneo (ITA, Lampre-Merida) à 33 sec.
9. Tim Wellens (BEL, Lotto-Belisol) à 39 sec.
10. Ivan Santaromita (ITA, Orica-GreenEdge) à 54 sec.

Classement général :

1. Rigoberto Uran (COL, Omega Pharma-Quick Step) en 57h52’51”
2. Cadel Evans (AUS, BMC Racing Team) à 32 sec.
3. Rafal Majka (POL, Tinkoff-Saxo) à 1’35”
4. Domenico Pozzovivo (ITA, Ag2r La Mondiale) à 2’11”
5. Wilco Kelderman (PBS, Belkin) à 2’33”
6. Nairo Quintana (COL, Movistar Team) à 3’04″
7. Fabio Aru (ITA, Astana) à 3’16″
8. Wout Poels (PBS, Omega Pharma-Quick Step) à 4’01”
9. Pierre Rolland (FRA, Team Europcar) à 5’07 »
10. Robert Kiserlovski (CRO, Trek Factory Racing) à 5’13″

Classement par points :

1. Nacer Bouhanni (FRA, FDJ.fr) 251 pt
2. Giacomo Nizzolo (ITA, Trek Factory Racing) 225 pt
3. Elia Viviani (ITA, Cannondale) 173 pt
4. Roberto Ferrari (ITA, Lampre-Merida) 161 pt
5. Ben Swift (GBR, Team Sky) 130 pt
6. Enrico Battaglin (ITA, Bardiani-CSF) 96 pt
7. Cadel Evans (AUS, BMC Racing Team) 94 pt
8. Diego Ulissi (ITA, Lampre-Merida) 78 pt
9. Luka Mezgec (SLO, Giant-Shimano) 78 pt
10. Wilco Kelderman (PBS, Belkin) 71 pt

Classement de la montagne :

1. Julian Arredondo (COL, Trek Factory Racing) 75 pt
2. Tim Wellens (BEL, Lotto-Belisol) 57 pt
3. Diego Ulissi (ITA, Lampre-Meria) 39 pt
4. Jonathan Monsalve (VEN, Neri Sottoli-Yellow Fluo) 39 pt
5. Enrico Battaglin (ITA, Bardiani-CSF) 32 pt
6. Nicolas Roche (IRL, Tinkoff-Saxo) 27 pt
7. Stefano Pirazzi (ITA, Bardiani-CSF) 26 pt
8. Dario Cataldo (ITA, Team Sky) 22 pt
9. Robert Kiserlovski (CRO, Trek Factory Racing) 20 pt
10. Edvald Boasson-Hagen (NOR, Team Sky) 17 pt

Classement des jeunes :

1. Rafal Majka (POL, Tinkoff-Saxo) en 57h54’26”
2. Wilco Kelderman (PBS, Belkin) à 58 sec.
3. Nairo-Alexander Quintana (COL, Movistar Team) à 1’29”
4. Fabio Aru (ITA, Astana) à 1’41”
5. Diego Ulissi (ITA, Lampre-Merida) à 5’46”
6. Georg Preidler (AUT, Giant-Shimano) à 16’16”
7. Jan Polanc (SLO, Lampre-Merida) à 28’12”
8. Sebastian Henao (COL, Team Sky) à 32’25”
9. Mikel Landa (ESP, Astana) à 38’35”
10. Pawel Poljanski (POL, Tinkoff-Saxo) à 40’01″

Classement par équipes :

1. Omega Pharma-Quick Step (BEL) en 172h57’49”
2. Ag2r La Mondiale (FRA) à 04’47”
3. BMC Racing Team (USA) à 15’15”
4. Lampre-Merida (ITA) à 18’29”
5. Tinkoff-Saxo (DAN) à 22’54”
6. Astana (KAZ) à 24’01”
7. Movistar Team (ESP) à 29’01”
8. Colombia (COL) à 45’10”
9. Team Europcar (FRA) à 46’31”
10. Team Sky (GBR) à 48’04”