« Un miracle » de ne perdre que sept secondes. Dimanche, Romain Bardet (AG2R La Mondiale) a joué de malchance, crevant à trois reprises. Et pourtant, l’Auvergnat a réussi à rester au contact des meilleurs. Sur les 156,5 kilomètres de course entre Arras et Roubaix, les quinze secteurs pavés qui ont jonché le parcours ont été piégeux pour le Français. Prétendant à la victoire finale à Paris, il ne devait absolument pas perdre de temps avant d’entamer les difficiles étapes de montagne. Malheureusement pour lui, cette neuvième étape a très mal débuté, crevant dès le premier secteur pavé d’Escaudoeuvres à Thun. Dépanné par Mathias Frank, il a pu rejoindre le peloton des favoris. Mais ce ne fût pas l’unique défaillance mécanique de l’Auvergnat.
A tout juste 50 kilomètres de la ligne d’arrivée, Bardet crève à nouveau avant d’aborder le plus long secteur pavé du parcours, long de 2700 mètres. Cette fois-ci, la course s’emballe à l’avant sous l’impulsion de la Sky, et Bardet a pu compter sur le soutien des spécialiste des classiques Oliver Naesen et Silvan Dillier. « J’avais une équipe phénoménale. J’ai la chance d’avoir sept mecs qui sont prêts à tout donner pour moi sur le vélo. Oliver (Naesen), c’est tout à fait le genre d’étape qu’il pourrait gagner. Silvan (Dillier) a fait deuxième de Paris-Roubaix. Si mon Tour n’est pas fini ce soir, c’est vraiment grâce à eux » a déclaré Bardet à l’issue de cette neuvième étape.
Romain Bardet est en grande difficulté après une deuxième crevaison aujourd’hui… Le Français est maudit sur les pavés ! #TDF2018 pic.twitter.com/X0gi1Q9y00
— France tv sport (@francetvsport) 15 juillet 2018
Ramené par ses coéquipiers au sein du peloton, le grimpeur français n’en avait pas fini avec les crevaisons. A six petits kilomètres de l’arrivée à Roubaix, sur les derniers pavés de la course, sa roue lâche à nouveau. Cette fois-ci, Bardet se retrouve seul, sans équipier pour le dépanner ou le ramener. Il attend alors le retour de Mikel Landa (Movistar) ainsi que celui de Naesen pour ne perdre seulement que sept secondes sur Froome, Valverde, Thomas et les autres après son passage sur la ligne. « Je n’ai pas crevé une seule fois durant les reconnaissances. C’est la faute à pas de chance. C’est vraiment dommage car j’ai pris beaucoup de plaisir. Ce sont des étapes comme celles-ci qui écrivent la légende de notre sport. Maintenant, on va penser à récupérer lundi. »
Si les AG2R La Mondiale ont limité la casse, il y a tout de même un petit goût d’inachevé au terme de cette étape. « Je voulais faire la course mais on a passé notre temps à chasser derrière » a déclaré le leader de la formation terre et ciel. Même son de cloche pour le Belge de l’équipe, Oliver Naesen. « Mon idée, c’était de faire tout exploser sur les pavés, j’avais vraiment des bonnes sensations. Je voulais faire la course et j’ai passé mon temps derrière. On était beaucoup plus fort que pour être seulement dans ce groupe. » Si Bardet reste dans la course pour le maillot jaune, bien placé dans le top 20 du général, les hommes de Vincent Lavenu ont perdu beaucoup sur cette neuvième étape. En effet, Alexis Vuillermoz a lourdement chuté. Il a réussi à rallier la ligne d’arrivée mais ne sera pas au départ de la 10ème étape. Ce sera un gros manque pour l’Auvergnat lorsque la route s’élèvera.
-LL