C’est un phénomène dont les athlètes de haut niveau n’ont pris conscience que très récemment. Le gluten est partout dans nos assiettes, présent dans des produits qui constituent la base de notre alimentation comme les pâtes ou le pain, mais aussi dans les pizzas, les conserves, certains produits laitiers (fromages, yaourts…) et certaines charcuteries. Rien d’alarmant jusqu’à ce que ne soit démontrée, il y a quelques années, l’intolérance au gluten. Nous n’en avons pas tous conscience pourtant 1 personne sur 300 serait intolérante à cette protéine contenue dans de nombreuses céréales. Si certains coureurs ont clairement identifié l’inadaptabilité de leur organisme à la supporter, d’autres par mesure préventive ont carrément choisi de la traquer dans leur assiette pour bannir le gluten de leur alimentation.
Ce sont des analyses sanguines qui ont révélé à Steve Morabito son intolérance au gluten. Sans faire ni une, ni deux, le Valaisan s’est penché sur une nutrition nouvelle. Tout sauf un casse-tête pour le coureur de BMC Racing Team, aussi à l’aise derrière les fourneaux que sur un vélo. « J’aime bien cuisiner, c’est mon activité favorite avec ma femme, reconnaît-il. Et puis j’aime bien diversifier mon alimentation, ne pas m’astreindre à un régime riz-pâtes, aller chercher de nouvelles choses. Il existe tellement de bonnes choses entre le sarrasin, la polenta, des farines anciennes. J’essaie de varier cela, autant à la maison qu’en course. Et si dans le même temps ça peut améliorer mes performances, alors pourquoi pas. »
Il faut dire que les moyens de progresser sont de plus en plus restreints. Le poids du matériel, par exemple, est depuis longtemps régi par des règlements. « Ça devient de plus en plus poussé dans l’entraînement, dans tout ce qu’on peut faire pour améliorer sa performance », estime le coureur helvétique. Pour s’améliorer, il faut se pencher sur de nouveaux aspects comme l’entraînement, le repos et donc la micronutrition, une science qui évolue en permanence, en fonction de la santé, de la forme et de l’environnement dans lequel on roule.
Au-delà de ceux dont l’intolérance au gluten est clairement avérée, de plus en plus d’athlètes passent au sans gluten. Un choix alimentaire plus qu’un phénomène de mode. Steve Morabito admet : « il y a une question qui est posée là-dedans : avec ou sans gluten ? Certains sont assez extrêmes en bannissant complètement le gluten de leur alimentation. Chacun fait ses choix. » Un choix réalisé chez BMC par un autre coureur : Cadel Evans. « Avec Cadel on en discute, d’autant plus qu’on s’entraîne ensemble. Nous avons un peu la même vision. On essaie de faire en sorte que ça passe facilement avec l’équipe, que ce soit en cuisine avec notre cuisinier ou avec les assistants qui préparent nos musettes ou les collations d’après-course. Dans la musette, on a le choix entre des produits avec ou sans gluten. Après, on prend ce qu’on veut. » Et vous, avez-vous choisi ?