Pendant que les coureurs du Tour Med luttaient contre le temps et le vent sur le bout de route reliant Agde au Mont Saint-Clair hier, une autre course contre-la-montre s’est engagée en coulisses. A la barre, le nouveau capitaine de l’épreuve André Martres, exposé à un bizutage de reprise dont il se serait volontiers passé. L’administration de la préfecture des Bouches-du-Rhône, où devait se disputer aujourd’hui la troisième étape entre Marseille L’Estaque et Saint-Rémy-de-Provence, n’a pas donné l’autorisation d’organiser la course. En cause, un motif sécuritaire. « Il suffit que la préfecture vous dise que sur cette route ce n’est pas possible parce qu’on est en semaine et qu’il y aura trop de circulation, et elle vous met automatiquement un véto, nous précise ce matin André Martres. Et quand ça arrive, il faut alors vous organiser pour partir d’ailleurs. »
C’est le défi qu’ont tâché de relever toute la journée d’hier les organisateurs du Tour Méditerranéen, déployant des efforts incessants afin de proposer plusieurs nouveaux parcours. L’idée d’un départ déplacé à Cabriès s’est vu notifier d’un second refus. Dès lors, un énième parcours a été imaginé autour de Saint-Rémy-de-Provence, dont l’organisation salue l’extrême bonne volonté de la municipalité pour l’aider à trouver une solution de dernière minute. « Nous avons proposé un circuit qui aurait emprunté six fois les Baux de Provence au lieu de trois, mais je n’ai jamais pu avoir quelqu’un à la préfecture, regrette André Martres. Il a fallu se retrousser les manches toute la journée d’hier. Ça a été refusé, que voulez-vous, je me plie à l’administration. »
Cette journée de repos imposée à l’ensemble du peloton du Tour Méditerranéen, avant un week-end explosif avec l’ascension du Mont Faron demain et le final escarpé dans l’arrière-pays niçois dimanche, témoigne du challenge que se mettent chaque année en tête de relever les organisateurs de courses cyclistes. André Martres souligne : « les arrêtés préfectoraux sont toujours signés la veille ou l’avant-veille de la course. C’est comme ça pour tout le parcours comme pour les autres épreuves. Il faut avoir les avis favorables de tous les départements, or ce n’est jamais acquis. Tout le monde le croit mais organiser une course, c’est lourd administrativement. »
Si la déception prédomine encore ce matin, le nouvel organisateur du Tour Med entend bien tirer des leçons de cette mésaventure pour mieux appréhender ces éléments l’an prochain. L’annulation de cette étape n’entame en rien sa détermination à faire vivre durant de longues années la séduisante épreuve méditerranéenne. « C’est clair que ça m’aura donné une nouvelle vision pour 2014, nous confie André Martres. C’est une leçon. Je me suis fait avoir une fois pour la première, c’est une forme de bizutage, mais je peux vous assurer que ça ne m’arrivera pas deux fois. »
Dès hier soir, l’organisation a présenté ses excuses à toutes les personnes mobilisées, aux passionnés de cyclisme et bien entendu aux coureurs et à leur encadrement. Demain samedi, la course reprendra ses droits entre Rousset et le Mont Faron, au-dessus de Toulon. Après le numéro réalisé hier par Lars Boom (Blanco), il faut s’attendre à un gros chantier. Le rouleur néerlandais a creusé l’écart au classement général mais l’ascension redoutée du Mont Faron (5,5 km à 9 %) précédée de multiples difficultés promet un feu nourri d’attaques. Aux premiers rangs du classement général, Maxime Monfort (RadioShack-Leopard) doit reprendre 22 secondes au leader contre 36 pour Anthony Roux (FDJ), 43 pour Thomas Lövkvist (IAM Cycling) et 47 pour Jérémy Roy (FDJ).
Classement général :
1. Lars Boom (PBS, Blanco) en 3h57’48 »
2. Maxime Monfort (BEL, RadioShack-Leopard) à 22 sec.
3. Anthony Roux (FRA, FDJ) à 36 sec.
4. Thomas Lövkvist (SUE, IAM Cycling) à 43 sec.
5. Jérémy Roy (FRA, FDJ) à 47 sec.
6. Bob Jungels (LUX, RadioShack-Leopard) à 51 sec.
7. José Gonçalves (POR, La Pomme Marseille) à 52 sec.
8. Nicolas Roche (IRL, Team Saxo-Tinkoff) à 54 sec.
9. Jürgen Roelandts (BEL, Lotto-Belisol) m.t.
10. Gustav-Erik Larsson (SUE, IAM Cycling) à 57 sec.