Si le sport n’est pas une science exacte, le cyclisme est une discipline de plus en plus prévisible. Il n’est nul besoin de disposer de dons de voyance pour présager l’issue d’une grande classique. Milan-San Remo ? Inutile de s’y intéresser avant le Poggio. L’Amstel Gold Race ? Le Cauberg sinon rien. La Flèche Wallonne ? A quoi bon faire autant de bornes puisque la course se résume inévitablement à un sprint dans le Mur de Huy. Les organisateurs n’y peuvent pas grand-chose. La balle est dans le camp des coureurs, malheureusement bien trop souvent privés d’inventivité et incapables de mettre en place des stratégies autres que celles qui sont désormais trop convenues, trop déjà vues. Et pourtant, demain encore, on aura envie de croire que la Flèche Wallonne pourra se dénouer bien avant la terrible ascension finale.
Réduite d’une demi-quinzaine de kilomètres, la semi-classique wallonne va effectivement innover avec le retour de difficultés nettement plus rapprochées les unes des autres dans le final. Les côtes d’Ahin et d’Ereffe ont été abandonnées au profit de deux nouvelles difficultés, placées dans la dernière boucle du circuit, après le deuxième franchissement du Mur de Huy à 31 kilomètres de l’arrivée. Cette fois, il s’agira pour les coureurs, avant le retour dans la cité mosane, d’aller chercher la côte d’Amay à 14,5 kilomètres du but puis de gravir la côte de Villers-le-Bouillet à seulement 8,5 kilomètres de l’arrivée. Deux tremplins fabuleux, bien que le retour sur Huy soit toujours propice aux regroupements. Pour s’en prémunir, il faudra se montrer suffisamment inspiré. Et ils seront nombreux à devoir privilégier cette option car, au fond, rares sont les puncheurs capables de se détacher à la pédale dans les lacets vertigineux d’un Mur de Huy long de 1300 mètres (9,3 % de moyenne) et dont la pente s’élève à 20 % dans les derniers virages.
D’une manière générale, et bien que l’effort soit sensiblement différent de celui du Cauberg, ce sont les mêmes qu’à l’Amstel Gold Race que l’on devrait retrouver. Jelle Vanendert (Lotto-Belisol), équipier précieux de Philippe Gilbert la saison passée et 2ème dimanche aux Pays-Bas, aura une grosse cote dans les raides pourcentages du Mur de Huy. Pour mettre la Flèche dans le mille, il lui faudra sortir de sa roue Joaquim Rodriguez (Team Katusha), Alejandro Valverde (Movistar Team), Igor Anton (Euskaltel-Euskadi), Philippe Gilbert (BMC Racing Team), Enrico Gasparotto (Astana), Vincenzo Nibali (Liquigas-Cannondale), Rinaldo Nocentini (Ag2r La Mondiale), Fabian Wegmann (Garmin-Barracuda) et, à un degré moindre, Robert Gesink (Rabobank), Sergio-Luis Henao (Team Sky), Andy Schleck (RadioShack-Nissan), Thomas De Gendt (Vacansoleil-DCM), Fabio Duarte (Colombia-Coldeportes), Diego Ulissi (Lampre-ISD) et les Français Jean-Christophe Péraud (Ag2r La Mondiale), Julien Simon et Guillaume Levarlet (Saur-Sojasun).
Les 10 côtes :
• Km 70,5 : Mur de Huy (1,3 km à 9,3 %)
• Km 110 : côte de Peu d’Eau (2,7 km à 3,9 %)
• Km 115,5 : côte de Haut-Bois (1,6 km à 4,8 %)
• Km 141 : côte de Groynne (2,0 km à 3,5 %)
• Km 147 : côte de Bohisseau (1,3 km à 7,6 %)
• Km 150 : côte de Bousalle (1,7 km à 4,9 %)
• Km 163 : Mur de Huy (1,3 km à 9,3 %)
• Km 179,5 : Côte d’Amay (1,5 km à 6,7 %)
• Km 185,5 : Côte de Villers-le-Bouillet (1,2 km à 7,5 %)
• Km 194 : Mur de Huy (1,3 km à 9,3 %)
Les 10 derniers vainqueurs :
2011 : Philippe Gilbert (BEL, Omega Pharma-Lotto)
2010 : Cadel Evans (AUS, BMC Racing Team)
2009 : Davide Rebellin (ITA, Serramenti PVC Diquigiovanni-Androni Giocattoli)
2008 : Kim Kirchen (LUX, High Road)
2007 : Davide Rebellin (ITA, Gerolsteiner)
2006 : Alejandro Valverde (ESP, Caisse d’Epargne-Illes Balears)
2005 : Danilo Di Luca (ITA, Liquigas-Bianchi)
2004 : Davide Rebellin (ITA, Gerolsteiner)
2003 : Igor Astarloa (ESP, Team Saeco)
2002 : Mario Aerts (BEL, Lotto-Adecco)
La liste des engagés :
BMC Racing Team (USA)
1. Philippe Gilbert (BEL) Team Katusha (RUS) 11. Joaquim Rodriguez (ESP) Euskaltel-Euskadi (ESP) 21. Igor Anton (ESP) Omega Pharma-Quick Step (BEL) 31. Martin Velits (SVQ) Liquigas-Cannondale (ITA) 41. Vincenzo Nibali (ITA) Team Sky (GBR) 51. Rigoberto Uran (COL) GreenEdge (AUS) 61. Michael Albasini (SUI) RadioShack-Nissan (LUX) 71. Frank Schleck (LUX) Movistar Team (ESP) 81. Alejandro Valverde (ESP) |
Vacansoleil-DCM (PBS)
91. Thomas De Gendt (BEL) Rabobank (PBS) 101. Robert Gesink (PBS) Saur-Sojasun (FRA) 111. Julien Simon (FRA) Lampre-ISD (ITA) 121. Leonardo Bertagnolli (ITA) Team Type 1-Sanofi Aventis (USA) 131. Julien El Farès (FRA) Astana (KAZ) 141. Enrico Gasparotto (ITA) Ag2r La Mondiale (FRA) 151. Rinaldo Nocentini (ITA) Argos-Shimano (PBS) 161. Alexandre Geniez (FRA) Garmin-Barracuda (USA) 171. Ryder Hesjedal (CAN) |
Topsport Vlaanderen-Mercator (BEL)
181. Sander Armee (BEL) Lotto-Belisol (BEL) 191. Jelle Vanendert (BEL) FDJ-BigMat (FRA) 201. Pierrick Fédrigo (FRA) Landbouwkrediet-Euphony (BEL) 211. Dirk Bellemakers (PBS) Accent Jobs-Willems Veranda’s (BEL) 221. Staf Scheirlinckx (BEL) Team Saxo Bank (DAN) 231. Chris-Anker Sörensen (DAN) Colombia-Coldeportes (COL) 241. Johan-Esteban Chaves (COL) |