Acceptée sous conditions pour Astana, rejetée en 2ème division pour Europcar, la Commission des Licences a rendu son verdict quant à la situation des deux équipes mises à l’index du WorldTour jeudi dernier quand seize équipes avaient obtenu leur labellisation. Ce sont deux critères fondamentaux mais bien distincts qui péchaient au regard de ladite commission : éthique pour Astana, financier pour Europcar.
Malheureusement les quelques jours de délais accordés à la formation vendéenne, arrivée dans le WorldTour en début d’année, ne lui ont pas permis d’atteindre le budget réclamé. Faute d’avoir pu joindre les deux bouts, Jean-René Bernaudeau et son groupe se sont vu notifier un rejet de leur demande. Ils retourneront en 2ème division en 2015, année après laquelle l’avenir de l’équipe demeure en suspens, la société Europcar ayant déjà annoncé son désengagement du cyclisme.
En matière d’éthique, avec trois cas de dopage (Maxim et Valentin Ingliskiy positifs à l’EPO, le stagiaire Ilya Davidenok positif aux stéroïdes anabolisants) et autant dans son équipe réserve, l’équipe Astana a du pain sur la planche. L’UCI n’a pas souhaité punir l’équipe victorieuse du Tour de France mais elle va lui imposer un programme drastique pour mériter son maintien dans le WorldTour.
C’est sous conditions que le groupe sportif kazakh dirigé par Alexandre Vinokourov bénéficiera de sa licence : audit pour mesurer la responsabilité de l’équipe et de l’encadrement dans les événements récents, mais aussi s’assurer que les conditions soient réunies pour respecter les critères éthiques les plus élevés ; adhésion dès 2015 au cahier des charges des équipes qui deviendra obligatoire pour toutes les équipes WorldTour à partir de 2017 et auquel ont déjà choisi d’adhérer volontairement huit formations.
C’est donc un sursis qui est accordé à l’équipe Astana, que la Commission des Licences a déjà mise en garde : « en cas de conclusions défavorables de l’audit ou d’exécution défectueuse du cahier des charges, ou encore si l’équipe devait connaître un nouveau cas de dopage durant la saison 2015, il appartiendra à l’UCI de saisir la Commission des Licences pour qu’elle statue sur un éventuel retrait de la licence. » On n’oublie pas en outre que l’enquête menée par le Parquet de Padoue (non prise en compte par la Commission des Licences à ce jour dans l’attente d’un rapport officiel) pourrait impliquer des coureurs de l’actuelle Astana, ce qui précipiterait là encore la formation à l’écart du WorldTour…
« Le cas de l’équipe Astana demeure très sérieux pour notre sport si l’on considère le nombre de cas de dopage, précise quant à lui le président de l’UCI Brian Cookson. Nous suivrons la situation de près et attendons les conclusions de l’audit. En parallèle, l’équipe devra satisfaire aux deux conditions imposées par la Commission des Licences. Ce résultat équivaut à considérer Astana sous surveillance. »
La 2ème division, elle, sera complétée par Yellow Fluo à condition que l’équipe se soumette aux contrôles renforcés de la Cycling Anti-Doping Foundation et que l’UCI vérifie la mise en œuvre par l’équipe des mesures de lutte antidopage annoncées. Cult Energy a quant à elle obtenu un délai supplémentaire (jusqu’au au 15 décembre) pour soumettre un nouveau dossier d’enregistrement.