magnus cort Nielsen Tour de France

Deux jours, deux échappées victorieuses, et deux Astana sur la plus haute marche. Les hommes d’Alexandre Vinokourov sont en grande forme sur cette deuxième semaine. Après le superbe numéro d’Omar Fraile (Astana) sur la Montée Jalabert, la veille, c’est dans un autre style que Magnus Cort Nielsen (Astana) a réussi à s’imposer au terme de la 15ème étape à Carcassonne. Le sprinteur danois a parfaitement franchi les bosses du parcours pour se présenter aux côtés des derniers rescapés de l’échappée matinale. Dans les 10 derniers kilomètres, Cort Nielsen a bien suivi l’attaque de Bauke Mollema (Trek-Segafredo) et s’est isolé à l’avant en compagnie du Néerlandais et de Ion Izagirre (Bahrain Merida). Bien plus rapide que ces deux grimpeurs, le Danois a parfaitement géré tactiquement le final, dictant le rythme et les attaques. A la manière d’un pistard, il s’est placé en tête du sprint à trois, attendant le dernier moment pour lancer son effort. Izagirre et Mollema ont eu beau tenter de jouer le sprint final, la victoire ne pouvait pas filer entre les doigts du double vainqueur d’étape sur la Vuelta. 

Peu souvent présente dans les différentes échappées lors de la première semaine de course, la formation kazakhe se montre bien plus offensive après avoir passé les Alpes. Le leader, Jakob Fuglsang (Astana), a perdu du terrain sur le top 5. Les équipiers du Danois ont donc bien plus de liberté pour s’en aller à l’avant de la course. Pari gagnant pour l’équipe ciel du peloton qui remporte sa deuxième victoire d’étape en deux jours et qui peut toujours conserver une belle place dans le top 10 du général. Concernant le général justement, les favoris ne se sont pas dévoilés, ce dimanche sur les routes du Tour. Le peloton maillot jaune a tranquillement passé les bosses ensemble, rangé derrière le train de la Sky. Seul Dan Martin (UAE Team Emirates) a tenté de partir en solitaire dans le Pic de Nore, mais l’Irlandais n’a pas réussi à creuser vraiment l’écart. 

Au début de cette 15ème étape, au départ de Millau, de nombreux coureurs avaient bien compris que cette journée avait de grande chance de réussir aux attaquants. Dès les premiers kilomètres, Warren Barguil (Fortuneo Samsic) ou encore Adam Yates (Mitchelton Scott) ont été les premiers à partir. Mais certaines équipes avaient d’autres idées pour leurs baroudeurs. Les formations intéressées pour l’échappée ont réussi à revenir sur le trio à l’avant pour placer ses pions à l’avant. Résultat, 29 coureurs au sein du groupe de tête, avec des hommes comme Rafal Majka (Bora Hansgrohe), Lilian Calmejane (Direct Energie), Arthur Vichot (Groupama-FDJ), Bauke Mollema ou encore Silvan Dillier (Ag2r la Mondiale). 

De nombreuses attaques ont fusé dans les différentes bosses du parcours. Mais celle qui a eu le plus d’allant, c’est surement celle de Majka dans le Pic de Nore. Le Polonais a pris les devants en solitaire, passant les différents attaquants qui craquaient dans ce col de première catégorie. Seul dans la descente et dans la vallée avec le vent de face, il n’a pas réussi à résister au retour du groupe de poursuite, composé de Calmejane, Mollema, Skujins (Trek-Segafredo), Domenico Pozzovivo, Ion Izagirre (Bahrain Merida), Magnus Cort Nielsen et Michael Valgren (Astana). Dans les 10 derniers kilomètres, l’attaque de Mollema, suivi par Cort Nielsen et Izagirre, a piégé le Calmejane, qui n’avait pas de soutien de la part des coéquipiers des trois hommes à l’avant. Le tricolore a tenté de revenir sur le trio mais il n’avait pas les jambes. Local de l’étape, le natif d’Albi avait fait de cette étape une priorité. Il n’est finalement pas arrivé à se présenter pour la gagne. La frustration s’est fait sentir, au passage de la ligne d’arrivée, lui qui a laissé l’émotion parler. Il était en larmes de ne pas avoir pu accrocher cette victoire qu’il souhaite tant acquérir. 

-LL