« Nous avons optimisé le parcours en introduisant des éléments techniques difficiles pour créer ainsi la meilleure course possible. » Le défi confié à John Lelangue n’était pas mince : tracer dans Doha, la capitale d’un Qatar plat comme le dos de la main, un circuit digne d’un Championnat du Monde. Car dans un peu plus d’un an, trois ans avant de recevoir les Mondiaux d’athlétisme, six ans avant l’organisation de la Coupe du Monde de football, l’Emirat du Moyen-Orient accueillera les prétendants au maillot arc-en-ciel. Une première dans cette région du monde.
Si la destination moyen-orientale est devenue naturelle depuis l’introduction en 2002 du Tour du Qatar, imité depuis par les Tours d’Oman, de Dubaï et bientôt d’Abou Dabi, y dessiner un circuit de Mondial aura nécessité pour John Lelangue de se creuser les méninges. « Nous n’avons pas essayé ni même pensé à bâtir des montagnes artificielles au Qatar pour rendre la course plus dure », sourit le Belge en référence à certaines excentricités propres au Moyen-Orient. Dans le golfe Persique, l’ancien technicien s’est attaché à travailler sur les spécificités du pays. Il s’est appuyé pour cela sur quatre piliers destinés à donner une image globale de Doha et du Qatar : la tradition et la culture, la modernité et le développement, l’île résidentielle et bien entendu le désert !
Et c’est de là, peut-être, que viendra le danger le 16 octobre 2016, date retenue pour le Championnat du Monde professionnel à une période de l’année où le cagnard règnera. « Si d’autres courses ont des terrains montagneux pour facteur de sélection, nous avons au Qatar l’imprévisible vent du désert », rappelle Lelangue, qui emmènera le peloton à travers ce paysage vierge de végétation et balayé par le vent sur les 80 premiers kilomètres de course. Avant que les coureurs ne reviennent dans Doha pour neuf boucles d’un circuit de 19,2 kilomètres tracé en partie sur The Pearl, le luxueux archipel artificiel où se sont multipliés les complexes touristiques au bord de la lagune aux eaux émeraude.
« Le vent peut jouer un rôle très important et ajouter un grand degré de difficulté au parcours, veut croire l’ambassadeur du cyclisme au Qatar, le grand Eddy Merckx. Si le vent souffle, il ne faudra pas s’attendre à un sprint massif. Mais c’est un élément que nous ne pouvons pas contrôler. Personne ne peut dire ce qui nous attendra en octobre 2016. » Outre le vent – quoique souvent modéré dans les rues de Doha –, ce Mondial 2016 présentera pour principale difficulté le franchissement d’un secteur pavé urbain de 1200 mètres. L’arrivée interviendra au bout d’une dernière ligne droite de 1000 mètres de long, ce qui devrait vraisemblablement servir les intérêts des sprinteurs au bout des 253 kilomètres de course. Un tracé à l’intérêt sportif peut-être mesuré, mais qui saura refléter à merveille l’image de Doha.
Le programme des Championnats du Monde 2016 à Doha :
• dimanche 9 octobre : CLM/équipes Dames
• dimanche 9 octobre : CLM/équipes Messieurs
• lundi 10 octobre : CLM Juniors Dames
• lundi 10 octobre : CLM Espoirs Messieurs
• mardi 11 octobre : CLM Juniors Messieurs
• mardi 11 octobre : CLM Elites Dames
• mercredi 12 octobre : CLM Elites Messieurs
• vendredi 14 octobre : Juniors Dames
• vendredi 14 octobre : Espoirs Messieurs
• samedi 15 octobre : Juniors Messieurs
• samedi 15 octobre : Elites Dames
• dimanche 16 octobre : Elites Messieurs