Les 4800 mètres du prologue disputé dans les rues d’Aigle hier, et sous la pluie qui bien souvent accompagne les coureurs du Tour de Romandie édition après édition, auront donc fait davantage de différences parmi les favoris que la première étape de montagne proposée dès aujourd’hui entre Aigle et Champéry (173,3 km). Il faut dire que la montée finale vers la station du Valais, perchée au pied des Dents du Midi à seulement 1050 mètres d’altitude, ne présentait pas une difficulté insurmontable. Quelques pentes sévères à la sortie de Monthey, au tout début de l’ascension, puis des pourcentages plus doux vers Champéry, que l’on atteignait après une montée roulante (4,4 %) de 14,4 kilomètres sur route large… mais détrempée.
Car une fois encore, la pluie s’est invitée sur les routes helvétiques. De plus en plus froide sous un ciel de plus en plus sombre à mesure que l’échappée matinale mourait à petit feu sur les premières rampes du col final. Sorti avec Marcus Burghardt (Bora-Hansgrohe) et Oliviero Troia (UAE Team Emirates) à peine le départ d’Aigle donné, un quatuor formé autour de Sander Armee (Lotto-Soudal), Mekseb Debesay (Dimension Data), Matvey Mamykin (Katusha-Alpecin) et Marco Minnaard (Wanty-Groupe Gobert) vivait là ses derniers instants en tête de course. Et c’est un peloton encore fourni qui, une fois repassé le grand plateau, reprenait un à un les valeureux animateurs de l’étape du jour jusqu’à ce qu’il n’y ait plus un seul éclaireur à 7 kilomètres de l’arrivée.
Les gros pourcentages dans le dos, la pente n’était plus suffisamment raide pour favoriser des différences. Et ceux qui s’échinaient à s’isoler sur une accélération n’avaient pas la moindre chance d’y parvenir sur ces routes larges et relativement rectilignes sur lesquelles il n’était jamais possible d’échapper au regard du peloton. A force d’être secoué, le paquet avait bien fini par se délester d’un certain nombre de coureurs, mais ils restaient en nombre, épaules contre épaules, à grimper vers Champéry, où un sprint de costauds devenait bientôt inévitable.
Et costaud, Michael Albasini (Orica-Scott) l’est toujours en pareilles occasions. Lui qui s’était déjà adjugé six étapes du Tour de Romandie entre 2014, 2015 et 2016 allait donc remettre cela en réglant au sprint Diego Ulissi (UAE Team Emirates), Jesus Herrada (Movistar Team) et le reste d’un peloton encore conséquent. Au terme d’une première étape montagneuse qui n’aura finalement changé en rien les rapports de force entre les principaux prétendants au maillot jaune, qui demeure ce soir propriété de Fabio Felline (Trek-Segafredo).
Demain jeudi, la deuxième étape s’adressera aux sprinteurs entre Champéry et Bulle (160,7 km).
Classement 1ère étape :
1. Michael Albasini (SUI, Orica-Scott) en 4h33’10 »
2. Diego Ulissi (ITA, UAE Team Emirates) m.t.
3. Jesus Herrada (ESP, Movistar Team) m.t.
4. Natnael Berhane (ERY, Dimension Data) m.t.
5. Chris Froome (GBR, Team Sky) m.t.
6. Peio Bilbao (ESP, Astana) m.t.
7. Wilco Kelderman (PBS, Team Sunweb) m.t.
8. David De La Cruz (ESP, Quick-Step Floors) m.t.
9. Richard Carapaz (EQU, Movistar Team) m.t.
10. Pierre Latour (FRA, Ag2r La Mondiale) m.t.
Classement général :
1. Fabio Felline (ITA, Trek-Segafredo) en 4h39’07 »
2. Maximilian Schachmann (ALL, Quick-Step Floors) à 8 sec.
3. Jesus Herrada (ESP, Movistar Team) m.t.
4. Primoz Roglic (SLO, Team LottoNL-Jumbo) à 9 sec.
5. Ion Izagirre (ESP, Bahrain-Merida) à 12 sec.
6. Bob Jungels (LUX, Quick-Step Floors) m.t.
7. José Gonçalves (POR, Katusha-Alpecin) à 13 sec.
8. Ruben Fernandez (ESP, Movistar Team) m.t.
9. Michael Albasini (SUI, Orica-Scott) à 14 sec.
10. Jonathan Castroviejo (ESP, Movistar Team) m.t.