En franchissant la ligne en première position pour son équipe hier, Michael Albasini (Orica-GreenEdge) pensait prendre rendez-vous avec les hôtesses du podium protocolaire à l’issue du chrono par équipes inaugural pour venir chercher le premier maillot jaune du Tour de Romandie. Pour 63 centièmes, le régional de l’épreuve par étapes s’est fait griller la politesse par le Team Sky et par Geraint Thomas. La déception qui s’est lue sur le visage du Suisse quand les membres du collectif britannique ont franchi la ligne s’est pourtant rapidement dissipée. Et pour cause, Michael Albasini savait qu’une nouvelle chance de porter le maillot de leader se présentait à lui aujourd’hui à Saint-Imier. Pour ce faire, l’Helvète n’avait qu’à réitérer ses performances de l’an dernier sur le Tour de Romandie où il avait remporté pas moins de trois étapes.
Avec un col de 8 kilomètres à 6,7 % placé à 17,2 kilomètres de l’arrivée, le pensionnaire de l’équipe Orica-GreenEdge sait qu’il a une belle carte à jouer. Si tôt dans l’épreuve, le col de la Vue des Alpes n’incitera pas les leaders à se dévoiler, mais est suffisamment exigeant pour empêcher les finisseurs purs de basculer. Au pied, Maxim Belkov (Team Katusha) et Jonathan Fumeaux (IAM Cycling) ne se font déjà plus guère d’illusions. Le peloton lancé à leurs trousses n’a eu aucune peine à boucher les 6’50 » qu’il a accordées au duo de tête. Quand les premières rampes se présentent, leur avance ne dépasse plus la minute, même si le peloton a ralenti quelques kilomètres avant le début de l’ascension pour permettre le retour de Chris Froome, victime d’une crevaison.
En revanche, quand le leader Geraint Thomas subit le même sort quelques secondes après que Belkov et Fumeaux soient repris, il n’est plus question de tergiverser. Les escarmouches se multiplient et le peloton ne peut pas temporiser pour attendre le Gallois. L’aide de Peter Kennaugh ne lui sera d’aucune utilité face à un paquet avançant à vive allure vers le sommet du col. Le bras de fer est déséquilibré. Logiquement, Geraint Thomas doit s’incliner et perd son maillot jaune en arrivant plus de quatre minutes après le vainqueur de l’étape.
Comme on pouvait se l’imaginer, la victoire se joue au sprint entre une cinquantaine d’unités. La tentative de Rein Taramaae (Astana) dans la descente est vite contrée par l’équipe Etixx-Quick Step qui croit dur comme fer en Julian Alaphilippe. Chose inimaginable il y a dix jours, Tony Martin et Rigoberto Uran s’activent aux avant-postes pour le Français auteur d’une campagne de classiques époustouflante. Mais pour s’imposer, il manquera un homme à la formation belge. Rigoberto Uran s’écarte à 500 mètres. Julian Alaphilippe perd quelques rangs qu’il ne pourra pas remonter. Parfaitement positionné, Michael Albasini fait parler son expérience. Dans le sillage de Nathan Haas, le Suisse le déborde à 200 mètres de la ligne et fait coup double. Le rendez-vous avec les hôtesses n’a finalement été décalé que de 24 heures…
Il pourra défendre son maillot jaune demain sur une étape vallonnée entre Moutier et Porrentruy (172,5 km).
Classement 2ème étape :
1. Michael Albasini (SUI, Orica-GreenEdge) en 4h21’43 »
2. Jarlinson Pantano (COL, IAM Cycling) m.t.
3. Julian Alaphilippe (FRA, Etixx-Quick Step) m.t.
4. Nathan Haas (AUS, Cannondale-Garmin) m.t.
5. Rui Costa (POR, Lampre-Merida) m.t.
6. Damiano Caruso (ITA, BMC Racing Team) m.t.
7. Ilnur Zakarin (RUS, Team Katusha) m.t.
8. Ivan Santaromita (ITA, Orica-GreenEdge) m.t.
9. Jan Bakelants (BEL, Ag2r La Mondiale) m.t.
10. Ramunas Navardauskas (LIT, Cannondale-Garmin) m.t.
Classement général :
1. Michael Albasini (SUI, Orica-GreenEdge) en 4h42’52 »
2. Ivan Santaromita (ITA, Orica-GreenEdge) à 10 sec.
3. Chris Froome (GBR, Team Sky) m.t.
4. Simon Yates (GBR, Orica-GreenEdge) m.t.
5. Ilnur Zakarin (RUS, Team Katusha) à 15 sec.
6. Pavel Kochetkov (RUS, Team Katusha) m.t.
7. Egor Silin (RUS, Team Katusha) m.t.
8. Yuri Trofimov (RUS, Team Katusha) m.t.
9. Simon Spilak (SLO, Team Katusha) m.t.
10. Julian Alaphilippe (FRA, Etixx-Quick Step) à 20 sec.