Il rentre dans une nouvelle dimension. Vainqueur de la Flèche Wallonne en avril dernier, impressionnant sur le Tour de France avec ses deux victoires d’étapes et son maillot à pois, Julian Alaphilippe (Quick Step Floors) a récidivé sur la 38ème édition de la Clasica San Sebastian. Présent à l’avant du peloton dans la dernière difficulté du jour dans le Murgil Tontorra, Alaphilippe a parfaitement suivi le gros effort de Bauke Mollema (Trek Segafredo) dans les pourcentages les plus difficiles, atteignants les 18 pour-cent. Le duo de puncheur a creusé un écart plus qu’intéressant avant d’entamer la descente et n’ont jamais été revus par leurs poursuiteurs. Les deux hommes n’ont pas mesuré leurs efforts dans le final pour conserver leur avance et se présenter à deux face à la ligne blanche dans les ruelles de San Sebastian. Meilleur sprinteur que le Néerlandais, Alaphilippe a pris les rênes du sprint final et n’a pas été inquiété par un retour de Mollema. C’est donc la huitième victoire en 2018 pour Alaphilippe, qui est dans une forme olympique durant cet été. Avec cette nouvelle victoire, qui lui permet de remporter sa deuxième classique de la saison, le tricolore rentre dans une nouvelle dimension.
Les tricolores prennent le pouvoir
Dans cette 38ème édition, quelques jours après la fin du Tour de France, les Gaulois ont répondu présent. D’abord par le biais de Cyril Barthe (Euskadi Murias), qui s’est glissé à l’avant dès le début de la journée et qui a réalisé un superbe numéro durant ces 228 kilomètres autour de San Sebastian. Le coureur de la formation locale a résisté, seul dans la pampa, au retour du peloton jusqu’à 40 kilomètres de l’arrivée. Les baroudeurs n’étaient pas à la fête et c’est dans le final sur le Murgil Tontorra que les plus offensifs se sont découverts. Là aussi, un Français s’est distingué. Rudy Molard (Groupama FDJ) accompagné d’Antwan Tolhoek (Lotto NL Jumbo) a réussi à prendre de l’avance sur un peloton bien concentré. Mais dans les pourcentages les plus difficiles, les deux hommes ont craqué dès que Mollema et Alaphilippe ont mis en route pour les chasser. Molard n’a finalement pas réussi à suivre les poursuivants dans les derniers hectomètres de la course. Mais, encore une fois, c’est un tricolore qui a représenté fièrement les trois couleurs de l’hexagone. Anthony Roux (Groupama FDJ) et son maillot de champion de France ont réussi une superbe montée, ce qui a permis au Verdunois de s’insérer sur le podium de la classique World Tour.
Landa et Egan Bernal au tapis
Le final de cette 38ème édition a été marqué par de nombreuses chutes, dues à la nervosité pour se replacer dans les premières places du peloton. A 20 kilomètres de l’arrivée, alors que le peloton ne chassait personne à l’avant de la course, un coureur de la Dimension Data a provoqué une chute massive, et fatale pour deux favoris à la victoire. En effet, Mikel Landa (Movistar) et Egan Bernal (Team Sky) se sont retrouvés dans la nasse et ont violement percuté le sol. Ils n’ont pu se relever. Et les conséquences peuvent être lourdes car les deux hommes ont semblé fortement touché physiquement, pris en charge par les médecins de l’organisation. Si le peloton a temporisé lors de quelques kilomètres après cette chute massive, une nouvelle est intervenue, et cette fois-ci, c’est Pavel Kotchetkov (Kausha Alpecin) qui est tombé sur le bitume lourdement. Fort heureusement, il n’a entrainé personne avec lui et le final a pu tranquillement se dérouler dans la dernière bosse de la course.