A 22 ans, Adriano Malori (Lampre-Farnese Vini) a découvert le Tour pour sa première saison pro. Malgré de nombreuses chutes qui l’ont accablé, le jeune parmesan a voulu boucler sa première Grande Boucle. Les Champs-Elysées, il a conclu son Tour de France à la dernière place, à 4h27 derrière Alberto Contador. Le champion du monde espoir du contre-la-montre, nous raconte comment il a vécu son premier tour de trois semaines.

 

 

Deux chutes en deux jours

« Je suis tombé très durement lors de l’étape de Spa, dans cette fameuse descente où tout le peloton s’est couché. Le lendemain, j’avais mal partout et je suis une nouvelle fois retombé, sur les pavés cette fois-ci. Ca a été l’un des jours les plus durs de ma vie. Mais j’ai quand même regagné l’arrivée, très loin du peloton. J’ai terminé dernier, tout seul, à 8 minutes du coureur qui me précédait. J’avais de nombreuses contusions aux genoux et aux coudes. Mais j’ai décidé de repartir. »

La tentation de l’abandon

« Pendant de nombreuses nuits, je n’ai pas beaucoup dormi à cause de mes blessures. Je souffrais atrocement.  J’ai pensé me retirer, mais on n’abandonne pas le Tour de France. J’ai 22 ans, j’ai une chance incroyable de faire le Tour de France pour ma première saison pro. Je ne pouvais pas arrêter. Du coup, j’ai fait la première semaine avec de nombreux bandages sur tout le corps. Je n’étais plus coureur, j’étais devenu une momie. »

Aller jusqu’au bout

« Chez Footon-Servetto, on a dit à Fabio Felline qui découvrait le Tour à 20 ans, qu’il pouvait s’arrêter à partir des Alpes. Le staff de la Lampre m’a plus au moins dit la même chose. Au départ du Tour, ils m’ont dit : « Ecoute,  si tu es fatigué, tu peux quitter le Tour. Ne te force pas à finir ». Mais, pour moi, le Tour est la plus grande épreuve, je devais finir, malgré la fatigue. »

L’attente des médias italiens

« Mon titre de champion du monde espoir l’an passé m’a révélé un petit peu, mais le grand public ne me connaît pas encore. En Italie, la presse sportive s’intéresse un peu à moi, comme une curiosité. Il me suive pour voir si je peux faire de grandes choses dans les années à venir. Je ne sais pas si l’on attend beaucoup de moi, mais pour l’instant, je ne me mets aucune pression. »

Le public du Tour

« Le public est vraiment impressionnant, il y’en a partout. Il nous aide, il nous congratule, même quand tu es un petit coureur. Comme tout le monde dit, c’est la magie du Tour. »

Propos recueillis par Laurent Galinon