Il ne faudra sans doute pas longtemps pour faire du RideLondon Classic un rendez-vous parmi les plus prisés du mois d’août. Introduite au calendrier l’an passé, douze mois après les Jeux Olympiques qui faisaient suite à la première victoire d’un Britannique au Tour de France, l’épreuve londonienne séduit. Et même si le cyclisme anglais a été mis en déroute cet été sur le Tour (abandons de Chris Froome et Mark Cavendish), la réception exceptionnelle réservée à la Grande Boucle dans le Yorkshire fait désormais de l’Angleterre une terre d’accueil privilégiée pour le cyclisme. Ce n’est pas tellement un hasard de voir s’y présenter un grand nombre de vedettes au départ d’une course tracée en grande partie dans le Surrey, où d’humides conditions vont attendre les acteurs de la 2ème édition du RideLondon Classic.
La première échappée ayant été revue de très bonne heure, à 75 kilomètres de Londres et de son arrivée mythique sur le Mall (dans le sens opposé à celui du Tour de France le 7 juillet dernier), la course des cadors peut commencer plus tôt que d’ordinaire. En fait, ce sont onze coureurs qui vont sortir du peloton à 60 kilomètres de la capitale britannique, en tête desquels l’ex champion du monde Philippe Gilbert (BMC Racing Team). Avec le Wallon, on trouve Julian Alaphilippe et Gert Steegmans (Omega Pharma-Quick Step), Sam Bennett et Scott Thwaites (Team NetApp-Endura), Adam Blythe (NFTO), Stef Clement (Belkin), Caleb Ewan (Orica-GreenEdge), Kristjan Koren (Cannondale), Ben Swift (Team Sky) et Loïc Vliegen (BMC Racing Team).
Il y a devant suffisamment de coureurs d’expérience pour mener cette échappée à son terme et contester aux sprinteurs une nouvelle explication, un an après la victoire sous les fenêtres du Palais de Buckingham du Français Arnaud Démare. Tous les regards sont notamment braqués sur Philippe Gilbert, à l’initiative d’une scission dans le groupe de tête à 20 kilomètres de Londres. Seuls Alaphilippe, Blythe, Koren et Swift conservent leur place dans le groupe de tête. Et quand Philippe Gilbert démarre 5 kilomètres plus loin, le Français Julian Alaphilippe est le seul à encaisser l’à-coup. Mais le duo ne s’entend pas et les trois autres rentrent. Les relais vont alors tourner entre ces cinq-là sans que quiconque ne cherche à s’échapper.
Pourtant, la nervosité est au plus fort entre Alaphilippe, Blythe, Gilbert, Koren et Swift. Le long de la Tamise qui conduit la course vers le cœur de Londres, personne ne prend un relais sans jeter un regard par-dessus son épaule et examiner ce qui se trame dans son dos. Les cinq de tête, qui ont écarté pour de bon la menace d’un retour du peloton, en sont toujours à mener leur jeu de regards quand ils passent devant l’abbaye de Westminster, juste avant de virer sur Trafalgar Square, de franchir l’Arche de l’Amirauté pour s’engager sur le Mall, le palais royal en toile de fond plus qu’en ligne de mire, chacun visant la ligne blanche tracée sur le macadam rougeâtre du Mall.
Chacun des cinq de tête est réputé pour sa pointe de vitesse. Peut-être l’attention se porte-t-elle moins toutefois sur Adam Blythe, du fait de son appartenance à une modeste équipe continentale. L’Anglais de Sheffield, pourtant, n’est pas un inconnu. Ex membre des équipes Omega Pharma-Lotto et BMC Racing Team, jusque l’an dernier, le finisseur de 24 ans lance le sprint de derrière pour surprendre Ben Swift, 3ème cette saison de Milan-San Remo, et Julian Alaphilippe, qui signe ici un nouveau résultat flatteur après ses places d’honneur au Tour de Catalogne. Adam Blythe, lui, retrouve à Londres un succès qui tombe à point nommé à l’heure où les équipes WorldTour reconstituent leurs effectifs.
Classement :
1. Adam Blythe (GBR, NFTO) en 4h39’52 »
2. Ben Swift (GBR, Team Sky) m.t.
3. Julien Alaphilippe (FRA, Omega Pharma-Quick Step) m.t.
4. Philippe Gilbert (BEL, BMC Racing Team) m.t.
5. Kristijan Koren (SLO, Cannondale) à 3 sec.
6. Sam Bennet (IRL, Team NetApp-Endura) à 12 sec.
7. Loïc Vliegen (BEL, BMC Racing Team) m.t.
8. Stef Clement (PBS, Belkin) m.t.
9. Elia Viviani (ITA, Cannondale) à 31 sec.
10. Russel Downing (GBR, NFTO) m.t.