Les organisateurs du Dauphiné n’avaient cette année pas envie d’arrivées massives où tous les coureurs terminent dans le même temps. Les deux journées en théorie plates possédaient donc de nombreuses côtes qui ont écrémé un peloton arrivé réduit aujourd’hui sur la ligne, comme hier. Et si la veille Bryan Coquard (Vital Concept) avait pu rentrer sur le groupe de tête à quelques encablures de l’arrivée, sans toutefois pouvoir participer au sprint, l’ancien pistard a aujourd’hui explosé loin de la flamme rouge. Une contre-performance pour le leader de la formation bretonne, qui ne sera pas sur le Tour de France dans un mois. Mais si le vice-champion olympique de Londres n’a pas pu jouer sa chance dans le final, d’autres ont su prendre leur chance et se saisir de l’opportunité offerte par un parcours vallonné sur la deuxième moitié de la journée.
Ils étaient quatre à être sortis sur la partie plate du début de course. Frederik Bakaert (Wanty-Groupe Gobert), Antoine Duchesne (Groupama-FDJ), Pierre-Luc Périchon (Fortuneo-Samsic) et Nikita Stalnov (Astana) compteront près de sept minutes d’avance, mais le quatuor va perdre le Belge au moment où l’enchaînement des difficultés fait rentrer les coureurs dans les cinquante derniers kilomètres. C’est donc une triplette qui fonce vers Belleville, lieu d’arrivée de cette deuxième étape dauphinoise. Mais avec seulement une minute d’avance au sommet de la dernière difficulté, à une vingtaine de bornes du but, s’imposer ressemblerait à une fiction.
Pourtant, Nikita Stalnov, le kazakh de la formation d’Alexandre Vinokourov au palmarès presque vierge, a failli jouer un sacré tour au peloton. Le garçon de 26 ans appuie fort sur ses pédales et lâche le Canadien et le Français, avant de tenir tête aux Mitchelton-Scott pendant quelques kilomètres à plus de cinquante à l’heure. Mais Stalnov est rattrapé par la réalité du cyclisme, et c’est juste avant la flamme rouge qu’il se fait avaler. Une longue ligne droite plus loin, c’était la ligne d’arrivée, finalement franchie en tête par Pascal Ackermann (Bora-Hansgrohe). Vainqueur il y a un mois d’une étape sur le Tour de Romandie, l’Allemand récidive sur les routes françaises. Il déborde Edvald Boasson Hagen (Dimension Data), qui a cru un temps tenir la victoire. Troisième, Daryl Impey (Mitchelton-Scott) prend le maillot jaune et bleu de leader à Michal Kwiatkowski (Team Sky) grâce aux bonifications.
Le Polonais a été malchanceux dans le final, en chutant dans un rond-point après le panneau des deux kilomètres. Classé finalement dans le même temps que les premiers, comme le veut le règlement, il semblait souffrir de l’épaule gauche. Mais le vainqueur de Tirenno-Adriatico a tout de même pu remonter sur son vélo et finir tranquillement l’étape. A voir s’il aura récupéré pour le contre-la-montre par équipes de demain en direction de Louhans, où son équipe Sky fait figure de grande favorite. – Adrien Godard
Classement 2ème étape :
1. Pascal Ackermann (ALL, Bora-Hansgrohe) les 180,5 km en 4h19’57 » (41,7 km/h)
2. Edvald Boasson Hagen (NOR, Dimension Data) m.t.
3. Daryl Impey (AFS, Mitchelton-Scott) m.t.
4. Oliver Naesen (BEL, Ag2r La Mondiale) m.t.
5. Jens Keukeleire (BEL, Lotto-Soudal) m.t.
6. Julien Simon (FRA, Cofidis) m.t.
7. Dion Smith (NZL, Wanty-Groupe Gobert) m.t.
8. Patrick bevin (NZL, BMC Racing Team) m.t.
9. Toms Skujins (LET, Trek-Segafredo) m.t.
10. Romain Hardy (FRA, Fortuneo-Samsic) m.t.
Classement général # 2 :
1. Daryl Impey (AFS, Mitchelton-Scott) en 8h51’46 »
2. Michal Kwiatkowski (POL, Team Sky) à 2 sec.
3. Gianni Moscon (ITA, Team Sky) à 5 sec.
4. Bob Jungels (LUX, Quixk-Step Floors) à 9 sec.
5. Julian Alaphilippe (FRA, Quick-Step Floors) à 10 sec.
6. Jens Keukeleire (BEL, Lotto-Soudal) à 11 sec.
7. Jonathan Castroviejo (ESP, Team Sky) m.t.
8. Brent Bookwalter (USA, BMC Racing Team) à 13 sec.
9. Edvald Boasson Hagen (NOR, Dimension Data) à 14 sec.
10. Damiano Caruso (ITA, BMC Racing Team) à 17 sec.