Le Tour de France reçoit suffisamment de candidatures de villes – on parle de 200 à 250 dossiers parvenus sur le bureau de son directeur Christian Prudhomme – pour concocter chaque année un tracé unique. Bien sûr, il y a un canevas duquel on ne peut pas s’écarter. Les Pyrénées et les Alpes se doivent d’être visitées, Paris marque inévitablement le point final de l’aventure et le suspense doit être ménagé autant que faire se peut. Partant de là, tous les formats sont possibles, et les organisateurs du Tour possèdent ce don de repenser leur épreuve chaque année sans pour autant toucher aux fondamentaux de la course centenaire. Ce savant mélange de tradition et d’innovation se retrouve ainsi spontanément dans tous les parcours édifiés ces dernières années. L’édition 2011 n’échappera pas à son format inédit.
Le samedi 2 juillet, au moment où la mer se retirera pour laisser apparaître les dalles humides du Passage du Gois, ce tronçon de route qui relie l’île de Noirmoutier au continent à marée basse, le Tour de France 2011 s’élancera ! Comme en 2008, c’est une étape en ligne qui ouvrira la course implantée en Vendée pour son Grand Départ. Sprinteurs et puncheurs auront leur mot à dire dans la conquête du premier Maillot Jaune puisque l’arrivée s’achèvera au Mont des Alouettes, le point culminant du département vendéen. La bataille pour la première place du classement général battra son plein dès les premières heures du Tour puisqu’un contre-la-montre par équipes de 23 kilomètres succédera à l’étape inaugurale autour des Essarts. Puis le cap sera mis sur la Bretagne (via Redon), écartée des tracés des deux dernières éditions mais largement desservie l’an prochain avec une succession d’étapes ouvrant bien des perspectives.
Pour point d’orgue, il y a l’étape de Mûr-de-Bretagne (2 km à 6,9 %), où le Tour fera une halte pour la toute première fois. L’arrivée de la quatrième étape sera l’un des moments forts de la première semaine. Le lendemain, vers Cap Fréhel, le vent armoricain pourra semer la zizanie dans le peloton, qui gagnera ensuite Lisieux avant d’entamer sa descente vers les Pyrénées. Celle-ci passera par le Massif Central (en passant par Châteauroux), où les premiers sommets devront être gravis au terme de la première semaine. Le samedi 9 juillet, les grimpeurs se mesureront sur l’ascension de Super-Besse, avant une journée casse-pattes en direction de Saint-Flour. L’Auvergne devrait redessiner le classement général en attendant les premiers massifs d’envergure de ce Tour de France, que l’on approchera via Carmaux et Lavaur en deuxième semaine.
Une équité parfaite entre les Pyrénées et les Alpes, aussi décisives les unes que les autres.
Centenaire oblige, les Pyrénées avaient reçu une attention toute particulière l’été dernier. Aussi aurait-on pu croire qu’elles seraient moins copieuses en 2011. Que nenni ! Les organisateurs ont tenu à égaliser le nombre des rendez-vous pyrénéens et alpestres. Trois étapes partout, deux arrivées en altitude dans chacun des massifs ! Le feu d’artifice pyrénéen débutera le jeudi 14 juillet pour une fin de deuxième semaine palpitante. Il faudra franchir la Hourquette d’Ancizan et le Tourmalet avant l’arrivée à Luz-Ardiden (13,3 km à 7,4 %) dans la 12ème étape, négocier l’Aubisque (par le versant de Laruns) entre Pau et Lourdes, et enchaîner, au départ de Saint-Gaudens, le Portet d’Aspet, la Core, Latrape, l’Agnes et le Plateau de Beille (15,8 km à 7,9 %) à la sortie des Pyrénées ! Le dimanche, en conclusion de cette deuxième semaine qui aura déjà permis d’y voir plus clair dans le jeu des favoris, une étape reliera Limoux à Montpellier.
Cap sur les Alpes pour la troisième et dernière semaine de course, via la cité de Gap, point de départ d’un triptyque alpin décisif et marqué par les festivités du centenaire de l’ascension du col du Galibier. Trois étapes de montagne et un contre-la-montre individuel se succéderont alors avant l’arrivée finale à Paris. On ira d’abord en Italie le mercredi 20 juillet, les cols de Montgenèvre, Sestrières et Pramartino permettant aux coureurs de rejoindre Pinerolo. Se présentera ensuite ce qui se définit comme l’étape-reine du Tour de France 2011, le jeudi 21 juillet, entre Pinerolo et le sommet du Galibier (23 km à 5,1 % par le Lautaret), qui recevra pour la première fois une arrivée du Tour, un an après le défi tout aussi fou d’une arrivée en haut du Tourmalet. Le très haut perché col italo-français d’Agnel et le magnifique col d’Izoard précéderont le Galibier !
Et ce ne sera pas fini puisque vingt-quatre heures plus tard les coureurs relieront Modane à l’Alpe d’Huez (13,8 km à 7,9 %) via une nouvelle ascension du Galibier, par le légendaire versant du Télégraphe cette fois. Pour un final en apothéose sur la mythique montée aux vingt-et-un lacets ! Avec trois étapes successives dans les Pyrénées, autant dans les Alpes – un tel enchaînement n’est jamais arrivé dans l’ère récente du Tour de France – et l’escalade des cols qui ont fait la légende du Tour de France, l’édition 2011 fera les yeux doux aux grimpeurs. Le contre-la-montre de Grenoble à la veille de l’arrivée à Paris, le seul exercice du genre au programme, ne permettra que de départager les meilleurs grimpeurs sur 41 kilomètres en solitaire. Encore une fois, les organisateurs du Tour sont parvenus à dessiner un parcours inspiré de la tradition et teinté de touches de créativité. Une inventivité dont devraient se délecter les favoris…
Les 21 étapes du Tour de France 2011 :
• 1ère étape (samedi 2 juillet) : Passage du Gois-Mont des Alouettes (191 km)
• 2ème étape (dimanche 3 juillet) : Les Essarts-Les Essarts (23 km CLM/équipes)
• 3ème étape (lundi 4 juillet) : Olonne-sur-Mer-Redon (198 km)
• 4ème étape (mardi 5 juillet) : Lorient-Mûr de Bretagne (172 km)
• 5ème étape (mercredi 6 juillet) : Carhaix-Cap Fréhel (158 km)
• 6ème étape (jeudi 7 juillet) : Dinan-Lisieux (226 km)
• 7ème étape (vendredi 8 juillet) : Le Mans-Châteauroux (215 km)
• 8ème étape (samedi 9 juillet) : Aigurande-Super-Besse Sancy (190 km)
• 9ème étape (dimanche 10 juillet) : Issoire-Saint-Flour (208 km)
• Repos au Lioran (lundi 11 juillet)
• 10ème étape (mardi 12 juillet) : Aurillac-Carmaux (161 km)
• 11ème étape (mercredi 13 juillet) : Blaye-les-Mines-Lavaur (168 km)
• 12ème étape (jeudi 14 juillet) : Cugnaux-Luz-Ardiden (209 km)
• 13ème étape (vendredi 15 juillet) : Pau-Lourdes (156 km)
• 14ème étape (samedi 16 juillet) : Saint-Gaudens-Plateau de Beille (168 km)
• 15ème étape (dimanche 17 juillet) : Limoux-Montpellier (187 km)
• Repos à Saint-Paul-Trois-Châteaux (lundi 18 juillet)
• 16ème étape (mardi 19 juillet) : Saint-Paul-Trois-Châteaux-Gap (163 km)
• 17ème étape (mercredi 20 juillet) : Gap-Pinerolo (179 km)
• 18ème étape (jeudi 21 juillet) : Pinerolo-Galibier Serre-Chevalier (189 km)
• 19ème étape (vendredi 22 juillet) : Modane-Alpe d’Huez (109 km)
• 20ème étape (samedi 23 juillet) : Grenoble-Grenoble (41 km CLM)
• 21ème étape (dimanche 24 juillet) : Créteil-Paris Champs-Elysées (160 km)