La bonne solution pour une Amstel enfin attrayante ?
« En supprimant cette dernière ascension du Cauberg de notre parcours, nous espérons que la course soit plus ouverte, qu’elle s’ouvre à de nouveaux prétendants et que les attaquants aient leur chance. » Voilà ce qu’avait déclaré l’organisateur Léo Van Vliet au moment d’officialiser le changement de parcours de l’Amstel Gold Race. Il est vrai que le Cauberg avait une forte tendance à stéréotyper les schémas de course et à cadenasser l’épreuve. Que la ligne soit tracée au sommet de celui-ci ou 1800 mètres plus loin comme depuis 2013, la petite colline qui surplombe Fauquemont était habituée à tenir un rôle décisif. Tant et si bien que le peloton restait encore bien fourni au pied de sa dernière ascension. Les favoris eux pouvaient se contenter de se cacher jusque là, surtout depuis que l’enchaînement Eyserbosweg (900 mètres à 9,3 %), Fromberg (1600 mètres à 3,6 %) et Keutenberg (1200 mètres à 5,9 %) a été repoussé à plus de 30 kilomètres de l’arrivée. Avec une dernière montée désormais placée à 18 kilomètres du terme, le Cauberg sera privé de son rôle de juge de paix. Mais pas sûr que cela rende la course plus spectaculaire pour autant.
Les spécialistes des Ardennaises se mettront-ils en évidence ?
C’est donc une Amstel Gold Race au profil très différent de celles des dernières années qui se profile dimanche. Les hommes qui avaient pour coutume de truster les podiums ces dernières années ne sont plus tout à fait certains d’être en mesure de lutter pour la victoire sur la première des Ardennaises (au sens sportif plus que géographique) . Après le sommet du Cauberg, les occasions de faire la différence se feront rares pour les puncheurs dans la nouvelle boucle finale. Le Geulhemmerberg (1200 mètres à 4,6 %) et le Bemelerberg (900 mètres à 4,5 %), placés respectivement à 14,2 et 7,3 kilomètres de l’arrivée, sont nettement moins difficiles que le Cauberg. Surtout, la distance qui sépare le sommet de la dernière difficulté de l’arrivée favorise nettement les regroupements au détriment des coureurs offensifs. Il appartiendra à Philippe Gilbert et Petr Vakoc (Quick-Step Floors), Alejandro Valverde (Movistar Team), Greg Van Avermaet (BMC Racing Team), Tim Wellens (Lotto-Soudal) et Rui Costa (UAE Team Emirates) de faire la différence.
Combien seront-ils à se disputer la victoire ?
Depuis que le final a été remodelé en 2013 sur le modèle des Championnats du Monde 2012, les écarts se sont considérablement resserrés là où les plus costauds faisaient obligatoirement la différence lorsque l’arrivée était jugée en haut du Cauberg. En 2013, un peloton de dix-sept unités s’était présenté dans la ligne droite finale derrière Roman Kreuziger pour se disputer les places d’honneur. En 2014, Michal Kwiatkowski avait réglé un groupe de dix-huit pour s’imposer. Enfin, pas plus tard que l’an dernier, ils étaient vingt-neuf coureurs, 4 petites secondes derrière le duo gagnant Gasparotto-Valgren. Il y a fort à parier que la nouvelle boucle finale soit encore plus favorable aux regroupements. Dès lors, une explication au sprint d’un groupe d’une trentaine d’éléments semble l’issue la plus probable.
Bryan Coquard peut-il s’imposer ?
C’est donc vers une autre forme de course cadenassée que l’Amstel semble se diriger. À condition que les équipiers des coureurs de type sprinteur-puncheur soient en mesure de contrôler le peloton dans les derniers kilomètres, ce qui reste difficile après 250 bornes. Il est pourtant indéniable que certains coureurs partent avec une longueur d’avance. A ce titre, Michael Matthews (Team Sunweb) peut faire figure de favori, 5ème en 2016, 3ème en 2015 et 12ème en 2014, tout comme Sonny Colbrelli (Bahrain-Merida). L’Italien, vainqueur de la Flèche Brabançonne et 3ème l’an dernier, devra néanmoins composer avec le vainqueur sortant Enrico Gasparotto dans son équipe. Côté français, les chances les plus sérieuses reposent sur les épaules de Bryan Coquard (Direct Energie). Le Nantais, 4ème l’an dernier et 2ème des Championnats du Monde Espoirs en 2012 au même endroit, a fait de l’Amstel l’un de ses principaux objectifs de son début de saison. Nul doute que l’optique d’un regroupement quasi général le ravit. Comme d’autres coureurs rapides à l’instar de Michael Albasini et Simon Gerrans (Orica-Scott), Ben Swift (UAE Team Emirates), Nathan Haas (Dimension Data) et Arthur Vichot (FDJ).
Les 10 derniers vainqueurs :
2016 : Enrico Gasparotto (ITA, Wanty-Groupe Gobert)
2015 : Michal Kwiatkowski (POL, Etixx-Quick Step)
2014 : Philippe Gilbert (BEL, BMC Racing Team)
2013 : Roman Kreuziger (TCH, Team Saxo-Tinkoff)
2012 : Enrico Gasparotto (ITA, Astana)
2011 : Philippe Gilbert (BEL, Omega Pharma-Lotto)
2010 : Philippe Gilbert (BEL, Omega Pharma-Lotto)
2009 : Serguei Ivanov (RUS, Team Katusha)
2008 : Damiano Cunego (ITA, Lampre)
2007 : Stefan Schumacher (ALL, Gerolsteiner)
Les 35 côtes de l’Amstel Gold Race 2017 :
• km 9,1 : Slingerberg (900 mètres à 4,4 %)
• km 13,8 : Adsteeg (700 mètres à 4,3 %)
• km 22 : Lange Raarberg (1700 mètres à 3,7 %)
• km 37,7 : Bergseweg (2700 mètres à 3,3 %)
• km 49,4 : Sibbergrubbe (2100 mètres à 3,6 %)
• km 53,8 : Cauberg (800 mètres à 6,5 %)
• km 58,3 : Geulhemmerberg (1200 mètres à 4,6 %)
• km 77,6 : Mescherberg
• km 81,4 : Kalleberg
• km 88,6 : Wolfsberg (500 mètres à 5,8 %)
• km 91,5 : Loorberg (1600 mètres à 5,1 %)
• km 103 : Schweibergerweg (2700 mètres à 4,5 %)
• km 108,8 : Camerig (4400 mètres à 4 %)
• km 121,6 : Direlandenomloop
• km 126,1 : Gemmenich (2200 mètres à 5 %)
• km 129,9 : Vijlenerbos (2700 mètres à 3,8 %)
• km 138,1 : Eperheide (2100 mètres à 4,7 %)
• km 147,2 : Gulpenerberg (600 mètres à 5,7 %)
• km 150,7 : Plettenberg (1200 mètres à 3,7 %)
• km 152,8 : Eyserweg (2100 mètres à 4,4 %)
• km 157,3 : Huls (900 mètres à 7,8 %)
• km 162,6 : Vrakelberg (600 mètres à 7,2 %)
• km 170,3 : Sibbergrubbe (2100 mètres à 3,6 %)
• km 174,7 : Cauberg (800 mètres à 6,5 %)
• km 179,3 : Geulhemmerberg (1200 mètres à 4,6 %)
• km 192 : Bemelerberg (900 mètres à 4,5 %)
• km 207,1 : Loorberg (1500 mètres à 5,3 %)
• km 216,6 : Gulpenerberg (600 mètres à 5,7 %)
• km 222 : Kruisberg (600 mètres à 8,8 %)
• km 223,9 : Eyserbosweg (900 mètres à 9,3 %)
• km 227,7 : Fromberg (1600 mètres à 3,6 %)
• km 232,2 : Keutenberg (1200 mètres à 5,9 %)
• km 242,2 : Cauberg (800 mètres à 6,5 %)
• km 246,8 : Geulhemmerberg (1200 mètres à 4,6 %)
• km 253,7 : Bemelerberg (900 mètres à 4,5 %)