Vincenzo, vous avez enfoncé le clou au classement général en vous imposant à Chamrousse. Racontez-nous…
J’ai vraiment souffert de la chaleur, mais plus on montait mieux je me sentais. C’est probablement ce pourquoi Richie Porte a lâché prise. Aujourd’hui, je voulais essentiellement gagner des secondes dans une longue montée qui n’en finissait pas. Lorsque j’ai vu que Richie Porte était en perdition, mon objectif a été de gagner du temps sur Alejandro Valverde dans le but de le distancer lui aussi au classement. J’ai accéléré pour rentrer sur les deux coureurs de tête, König et Majka. J’ai alors cherché un peu de collaboration auprès d’eux car la route était encore longue jusqu’au sommet, et que je voulais aussi me préserver en vue de la rude étape de demain. Mais quand j’ai vu que Valverde et Thibaut Pinot semblaient sur le point de rentrer, j’ai à nouveau forcé l’allure.
Vous reprenez au final 50 secondes à Alejandro Valverde. La mission est plus qu’accomplie ?
Je suis très heureux d’avoir gagné des secondes importantes en distançant Alejandro Valverde mais surtout Richie Porte. Je ne sais pas s’il va récupérer de ce qui lui est arrivé aujourd’hui. Toujours est-il que c’est celui que je devais distancer le plus dans la perspective du contre-la-montre et que j’ai un avantage conséquent sur lui à présent (11’11 »). Maintenant la route est encore longue. Demain, nous aurons encore une étape très dure dans les Alpes, et la semaine prochaine il y aura à nouveau plusieurs étapes très importantes dans les Pyrénées.
Comment estimez-vous la stratégie de vos adversaires ?
Je m’attendais à ce que de nombreuses attaques soient dirigées contre moi aujourd’hui. La Movistar a imprimé un rythme très élevé dès le pied de l’ascension. A ce moment j’ai pensé que c’était tout de même très loin de l’arrivée. Mais comme il y avait de moins en moins d’éléments dans notre groupe, ça a tourné à mon avantage. Puis est arrivé le moment où Richie Porte a été lâché. De mon côté j’ai toujours bénéficié du soutien de mon équipe. Mes équipiers les plus importants, Tanel Kangert et Lieuwe Westra, sont restés avec moi. Hélas, Jakob Fuglsang est tombé à cause d’un bidon dans la descente de l’avant-dernier col, mais j’ai eu des nouvelles rassurantes à son sujet et je suis assez tranquille quant à la qualité de mon équipe pour le reste du Tour.
Propos recueillis à Chamrousse le 18 juillet 2014.