Vincent, quand vous êtes-vous pris à rêver de la victoire dans Paris-Nice ?
Nous avons senti au fur et à mesure des jours que tout était possible, notamment à partir de Rive-de-Gier jeudi lorsque Carlos Betancur s’est rapproché du maillot jaune. Nous savions qu’il était très fort sur ce Paris-Nice et nous nous sommes pris à rêver. Les coureurs nous ont montré qu’ils étaient capables de tenir la baraque sur une course WorldTour et ça fait vraiment plaisir. Le travail accompli par toute l’équipe cette semaine a été extraordinaire. Il a fallu une équipe solide pour pouvoir maîtriser chaque situation : des grimpeurs capables d’accompagner un leader dans les côtes, et des coureurs pour « bouffer du vent », comme Sébastien Turgot, Sébastien Minard et Samuel Dumoulin, et permettre à Carlos Betancur de ne pas prendre de cassure.
Que représente une victoire finale dans Paris-Nice ?
Paris-Nice est l’épreuve de début de saison la plus difficile à remporter. Mais nous sommes tous de grands enfants. Quand on dirige une équipe on rêve toujours d’avoir la plus belle et, tout en restant raisonnable, d’aller gagner les plus belles courses. Paris-Nice nous avait toujours échappé. Après vingt-trois ans d’existence de l’équipe, c’est fait ! Nous avons gagné le Critérium du Dauphiné deux fois, nous gagnons maintenant Paris-Nice. C’est du même calibre. Ce sont des épreuves majeures du calendrier international, derrière le Tour de France qui reste n°1.
Y aura-t-il un avant et un après Paris-Nice ?
Ce qui est certain, c’est que l’équipe est en confiance. Depuis le début de l’année nous avons fait de beaux résultats dans l’ensemble. Là, c’est tout de même Paris-Nice ! Maintenant il faut garder la tête froide, ne pas croire que nous sommes les plus beaux et les plus forts, mais prendre conscience que notre équipe a un calibre international, et c’est rassurant pour tout le monde. Nous sommes désormais capables de gagner de grandes courses. Carlos Betancur est une pépite qui reste encore à façonner mais il possède un potentiel exceptionnel.
Propos recueillis à Nice le 16 mars 2014.