Il lui aura fallu attendre une énième participation au Championnat du Monde du contre-la-montre pour qu’enfin, à 35 ans, le titre mondial s’offre à elle. Hier, l’Allemande Judith Arndt a troqué ses trois médailles d’argent et deux médailles de bronze contre une médaille d’or tellement convoitée. Sur un terrain pluvieux, la championne a fait la différence avec ses adversaires les plus dangereuses au moment d’entamer la seconde boucle du circuit urbain de Copenhague. A l’arrivée, le chronomètre l’a très clairement faite lauréate. Judith Arndt a coupé la ligne d’arrivée en 22 secondes de moins que Linda-Melanie Villumsen et 24 secondes de moins que la tenante du titre Emma Pooley. Pour la toute première fois de sa carrière, c’est donc le maillot arc-en-ciel que l’Allemande aura l’occasion d’honorer dans les contre-la-montre au cours de l’année à venir.
Judith, vous êtes partie relativement prudemment sur le premier tour de circuit avant de mettre le turbo sur le deuxième tour. Etait-ce une tactique ?
En réalité je n’avais pas de radio et je n’étais pas au courant de mes temps de passage. J’ai voulu être prudente au début parce que je ne voulais pas prendre le risque de tomber dans les virages avec la pluie. Finalement j’ai vu que seuls deux virages étaient dangereux et que pour le reste ça passait facilement. J’ai donc lâché les chevaux dans le second tour.
Pourquoi n’utilisez-vous pas la radio en course ?
C’est pour pouvoir me concentrer exclusivement sur moi et ma course sans être perturbée par des éléments extérieurs. Cela marche pour moi. Je sais que la majorité des coureurs préfèrent être au courant de leur évolution par radio mais ce n’est pas mon cas.
Vous avez gagné énormément de courses et de médailles mondiales dans votre carrière mais c’est seulement votre premier titre mondial sur le contre-la-montre. Comme l’expliquez-vous ?
Je cours après ce titre depuis longtemps maintenant. J’avais remporté ma première médaille mondiale sur le contre-la-montre en 1997 et depuis j’essayais de monter sur la plus haute marche du podium. J’ai du mal à expliquer ce que cela signifie pour moi après toutes ces années passées à essayer d’atteindre cet objectif. C’est un rêve qui se réalise, et j’ai vraiment tout donné pour l’atteindre. Quand j’ai franchi la ligne j’avais la tête qui tournait tellement j’étais épuisée.
Propos recueillis par Sylvain Chanzy à Copenhague le 20 septembre 2011.