Onze arrivées au sommet et une multitude de prétendants : la Vuelta s’annonçait des plus spectaculaires le jour du Grand Départ de Galice à la fin du mois d’août. Trois semaines plus tard à Madrid, la surprise est de taille quand le nom du vainqueur est enfin connu après un Grand Tour à suspense. À près de 42 ans, Chris Horner (RadioShack-Leopard) enlève la première épreuve de trois semaines de sa carrière après s’être montré supérieur à tous ses adversaires en montagne. Ses rivaux justement sont loin d’être des inconnus sans références. Vincenzo Nibali (Astana), dauphin de l’Américain, sort d’un Giro ultra dominé en mai. Alejandro Valverde (Movistar Team), 3ème, vainqueur de l’épreuve en 2009, a terminé la Grande Boucle à la 8ème place en juillet après avoir perdu un temps précieux dans le coup de bordure entre Tours et Saint-Amand-Montrond.
C’est là où la domination de Horner, le quadra gêneur, met quelque peu mal à l’aise. Plusieurs choses dérangent dans sa victoire. Ses 41 printemps bien sûr puisqu’il remporte cette Vuelta à un âge où beaucoup ont déjà mis le vélo au clou. Il y a aussi son absence de résultats notables sur une course de trois semaines avec un seul Top 10 à son actif sur un Grand Tour avant ce Tour d’Espagne victorieux. Citons aussi les données communiquées sur ses temps d’ascension. À la veille de l’arrivée à Madrid, le jour où il achève de tricoter son maillot rouge, il signe le deuxième temps de la montée de l’Angliru dans l’histoire derrière Roberto Heras. L’histoire de notre sport ne manque pas de ce type de révélations soudaines à un âge tardif, expliquées bien plus tard par des méthodes scientifiques avancées.
Mais douter ne veut pas dire accuser. Pour défendre l’Américain, on notera qu’il a longtemps été considéré comme un lieutenant de luxe et qu’il était pour la première fois leader de son équipe sur un Grand Tour. On évoquera aussi sa longue absence due à une vilaine blessure au genou qui l’a écarté des pelotons pendant plusieurs mois. Après le Tour de Catalogne, fin mars, une bursite le prive de compétition jusqu’au Tour de l’Utah, début août. Le principal atout d’Horner sur cette Vuelta, c’était peut-être sa fraîcheur. Voilà qui expliquera, du moins en partie, ses performances dans une dernière semaine où tous ses rivaux ont affiché leurs limites, eux qui avaient déjà un Grand Tour dans les pattes en plus d’une multitude d’épreuves.
Tout commence dès le Mirador de Lobeira lors de la troisième étape. L’Américain s’impose et prend le maillot de leader, mais n’a qu’un statut d’outsider sérieux. Son statut changera à la sortie des Pyrénées dominées par les Français. Warren Barguil (Argos-Shimano) par deux fois et Alexandre Geniez (FDJ.fr) peuvent triompher, c’est là que le classement général de la Vuelta commence à se dessiner. Avant d’aborder les Asturies, moins d’une minute sépare Horner de Nibali. Le vétéran fera la différence en dernière partie de troisième semaine alors que le Sicilien affiche déjà quelques limites. Sans doute le Giro harassant lui pèse dans les jambes. Horner frappe fort vers Peña Cabarga, prend le maillot rouge à l’Alto del Naranco et tient son sacre au sommet de l’Angliru où Kenny Elissonde (FDJ.fr) triomphe après avoir été au bord de l’abandon quelques jours plus tôt. C’est de la sorte que se conclut une Vuelta extraordinaire des coureurs français, également marquée par la 7ème place finale de Thibaut Pinot (FDJ.fr), et un Tour d’Espagne à suspense.
Ça s’est passé en septembre :
• dimanche 1er septembre : Plouay n’échappe pas à son sprint massif. Mais c’est Filippo Pozzato qui crée la surprise en réglant Giacomo Nizzolo et Samuel Dumoulin.
• dimanche 1er septembre : Greg Minnaar garde son titre mondial de descente sur ses terres. Rachel Atherton survole la course des filles devant Emmeline Ragot.
• lundi 2 septembre : le double champion du monde de Formule 1 Fernando Alonso, sensible à la disparition de l’équipe Euskaltel-Euskadi, décide de s’en porter acquéreur.
• mercredi 4 septembre : une piqûre de guêpe au visage ne freine en rien Vincenzo Nibali dans le contre-la-montre de la Vuelta. L’Italien reprend le maillot rouge à Chris Horner.
• mercredi 4 septembre : tombé dans le chrono de la Vuelta, Kevin De Weert souffre de fractures du tibia, de la clavicule, des cervicales et d’une rupture du tendon rotulien.
• jeudi 5 septembre : après des mois de disette, Philippe Gilbert porte enfin les couleurs de l’arc-en-ciel au sommet. Il remporte sur la Vuelta sa seule victoire de l’année.
• vendredi 6 septembre : présent dans une échappée de costauds, le néo-pro Warren Barguil court avec justesse pour s’adjuger sa première course chez les professionnels.
• vendredi 6 septembre : gêné par des problèmes au dos, Sandy Casar met un terme à sa carrière ponctuée de trois victoires d’étape du Tour et d’une 6ème place au Giro.
• dimanche 8 septembre : dans une étape montagneuse se déroulant en grande partie en France, Alexandre Geniez l’emporte sur la Vuelta à Peyragudes.
• lundi 9 septembre : rentré blessé des Championnats du Monde de Pietermaritzburg, une côte fracturée, une autre fêlée, Julien Absalon renonce à la fin de saison.
• mercredi 11 septembre : à 25 ans seulement, David Veilleux annonce vouloir donner une nouvelle orientation à sa vie, estimant avoir atteint ses objectifs sportifs.
• samedi 14 septembre : Kenny Elissonde poursuit la Vuelta magnifique des Français en s’imposant à l’Angliru pendant que Chris Horner s’adjuge le classement général.
• samedi 14 septembre : le champion olympique Jaroslav Kulhavy sauve sa saison délicate en remportant la manche finale de la Coupe du Monde, que gagne Nino Schurter.
• dimanche 15 septembre : Peter Sagan va vite au sprint, mais c’est en solitaire qu’il gagne le Grand Prix de Montréal au terme d’une course parfaitement menée.
• lundi 16 septembre : vingt-quatre heures après son sacre dans la Vuelta, Chris Horner est accusé d’avoir manqué un contrôle antidopage. La faute incombe aux contrôleurs.
• samedi 21 septembre : après Paris-Chalette-Vierzon, le Vendée U remporte la Coupe de France. La dernière manche est remportée par l’omniprésent Benoit Daeninck.
• dimanche 22 septembre : Omega Pharma-Quick Step renouvelle son bail dans le chrono par équipes du Mondial en devançant de 81 centièmes de seconde l’équipe Orica.
• dimanche 22 septembre : Fanny Bourdon et Thomas Dietsch conservent leur titre sans trop de problèmes aux Championnats de France XCM organisés sur la Forestière.
• lundi 23 septembre : la Marseillaise retentit à Florence avec le succès de Séverine Eraud, sacrée championne du monde Juniors du contre-la-montre.
• mardi 24 septembre : Fernando Alonso et l’équipe Euskaltel-Euskadi ne parviennent pas à s’entendre. Le projet de reprise de l’équipe basque est abandonné.
• mercredi 25 septembre : Tony Martin préserve son invincibilité face au chronomètre en contenant Bradley Wiggins et Fabian Cancellara, ses dauphins au Mondial.
• vendredi 27 septembre : au terme d’un congrès qui a failli ne jamais se terminer, Brian Cookson devient le nouveau président de l’Union Cycliste Internationale.
• samedi 28 septembre : passée à l’attaque dans la dernière montée du Via Salviati, la Néerlandaise Marianne Vos conquiert son troisième titre mondial sur route.
• dimanche 29 septembre : Rui-Alberto Faria Da Costa devient champion du monde à l’issue d’un final de toute beauté. Il précède Joaquim Rodriguez et Alejandro Valverde.
• lundi 30 septembre : Stéphane Heulot est contraint d’annoncer la fin de l’équipe Sojasun faute de sponsor. Tous ses coureurs se retrouvent sur le marché des transferts.