La Peña Cabarga et son mirador, d’où l’on admire la baie de Santander… C’est ici, le 7 septembre 2011, que Chris Froome, dit le « Kenyan blanc », s’est révélé aux yeux de planète cyclisme, après avoir livré un duel épique avec Juan Jose Cobe, futur lauréat de la Vuelta. Oui, c’est ici qu’il s’est fait un nom, avant de perturber (quelque peu) les plans de Sir Bradley Wiggins sur les routes du Tour 2012 et ainsi de devenir l’homme à « (a)battre », partout où il passe.
C’était il y a cinq ans déjà et l’évocation des rampes à 18 % de cette ascension désormais célèbre, juge de paix de la 11e étape d’un Tour d’Espagne jusqu’ici enthousiasmant, a fait resurgir, dans l’esprit des suiveurs, quelques souvenirs, et des envies de révolution. « Et s’il remettait ça ? Oui, et si Froomey, le Britannique aux mikados géants, refaisait le coup de 2011 et venait semer la zizanie dans les rangs de la Movistar sur les rampes de la Peña Cabarga ? »
Un voeu exaucé sur les coups de 17h14. Car, oui, le big boss de la Sky a remis ça, encore au terme d’un mano a mano de haute facture (mais seulement de quelques minutes), cette fois avec Nairo Quintana (Movistar), porteur du maillot rouge de leader. Le Colombien a dégainé le premier, à 700 mètres du sommet. Le Britannique l’a contré, sans mal, avant de faire la différence au terme d’un sprint royal, de lui reprendre quatre secondes au jeu des bonifications et ainsi de « ressentir une émotion incroyable », selon ses propres dires. Et le lauréat du dernier Tour de France d’insister, en quête d’un doublé : « je fais mon maximum pour me rapprocher le plus possible de Nairo… » Notamment en vue du contre-la-montre de Calp (37 km, 19e étape), qui pourrait lui permettre de forcer la décision. Le rendez-vous est pris. Et, sans surprise, Alberto Contador (Tinkoff) n’est pas invité.
Lui, le triple vainqueur de la Vuelta (2008, 2012, 2014), a mis ses hommes à « la planche » toute la journée, afin de revenir sur une échappée de 23 fuyards -Hermans (BMC), Keizer (Lotto NL Jumbo), Malacarne (Astana), De Kort, Frölingher (Giant – Alpecin), Reijnen (Trek), Bakelants, Domont (AG2R), Machado, Restrepo (Katusha), Armée (Lotto Soudal), Serry, Stybar (Etixx – Quick Step), Rolland (Cannondale – Drapac), Janse van Rensburg, Kudus (Dimension Data), Warbasse (IAM), Durasek, Koshevoy (Lampre), Benedetti, Pfingsten (Bora-Argon18), Arroyo etMadrazo (Caja Rural – Seguros RGA) -, lancés à bloc vers la Peña Cabarga (46,1 km/h de moyenne lors des trois premières heures). Las, « El Pistolero », cinquième à 2’54 de Nairo Quintana avant cette visite de la Cantabrie, n’avait pas les ressources nécessaires pour piéger les deux mastodontes de cette édition 2016. Esteban Chaves (Orica – BikeExchange) non plus, qui a tenté sa chance à 1,8 kilomètre du sommet avant d’être avalé…
Classement 11e étape
1. Chris Froome (GBR, Team Sky) en 3h44’47
2. Nairo Quintana (COL, Movistar Team) mt
3. Alejandro Valverde (ESP, Movistar Team) à 6’’
4. Leopold Konig (RTC, Team Sky) mt
5. Alberto Contador (ESP, Tinkoff) à 8’’
6. Simon Yates (GBR, Orica-BikeExchange) à 13’’
7. Michele Scarponi (ITA, Astana) à 14’’
8. Esteban Chaves (COL, Orica-BikeExchange) à 19’’
9. Pierre-Roger Latour (AG2R – La Mondiale) à 22’’
10. Samuel Sanchez (ESP, BMC Racing Team) à 30’’
Classement général
1. Nairo Quintana (COL, Movistar Team) en 42h21’48 »
2. Chris Froome (GBR, Team Sky) à 54 sec.
3. Alejandro Valverde (ESP, Movistar Team) à 1’05’’
4. Esteban Chaves (COL, Orica-BikeExchange) à 2’34’’
5. Alberto Contador (ESP, Tinkoff) à 3’08’’
6. Leopold Konig (RTC, Team Sky) à 3’09’’
7. Simon Yates (GBR, Orica-BikeExchange) à 3’25 »
8. Michele Scarponi (ITA, Astana) à 3’34 »
9. David De La Cruz (ESP, Etixx-Quick Step) à 3’45 »
10. Samuel Sanchez (ESP, BMC Racing Team) à 3’56 »