Le contre-la-montre tout plat dessiné sur 11,9 kilomètres autour de San Juan devait permettre d’y voir un peu plus clair dans le jeu des favoris. Il a effectivement livré ses premiers enseignements, et c’est sur cette base que les grimpeurs s’expliqueront dans deux jours, lorsqu’il faudra grimper l’Alto Colorado sur 14,4 kilomètres à 4,4 %. Que vaudra alors la demi-minute qui sépare à ce stade de la course les deux grimpeurs sur lesquels se focalise l’attention depuis le départ. A l’avantage de Bauke Mollema (Trek-Segafredo) et au détriment de Vincenzo Nibali (Bahrain-Merida).
32 secondes. C’est l’écart enregistré entre le Néerlandais et l’Italien tant sur l’étape qu’au classement général. Une belle surprise qui tient plus de la grosse performance de Bauke Mollema, 2ème d’un exercice sur lequel on ne l’attendait pas si haut, que d’un mauvais résultat de Vincenzo Nibali, plus qu’à sa place au 14ème rang. S’il n’aura manqué que 3 petites secondes à Bauke Mollema pour décrocher la victoire dans le contre-la-montre de San Juan, il devient de facto le plus crédible des favoris à la victoire finale dans la perspective de l’étape montagneuse de vendredi.
En attendant, c’est bien l’équipe Bahrain-Merida qui a sorti son épingle du jeu. Victoire d’étape et maillot bleu de leader par l’intermédiaire du Lituanien Ramunas Navardauskas. La complexité d’un séjour vers l’Amérique du Sud privait les meilleures équipes du monde d’un vélo de contre-la-montre. Et quand les formations sud-américaines auraient pu tirer bénéfice d’une telle contrainte, l’organisation argentine a choisi de mettre tout le monde sur un pied d’égalité en interdisant purement et simplement l’usage d’un vélo spécifiquement dédié au chrono. Les mieux armés auront disposé dans le meilleur des cas d’un prolongateur et d’une roue lenticulaire. Ce qui n’aura pas empêché les spécialistes d’imposer leur loi.
On savait Ramunas Navardauskas rapide en la matière, pourtant jamais encore le coureur lituanien ne s’était imposé dans un contre-la-montre, exception faite de ses titres nationaux. « Je ne pensais pas à la victoire dans ce chrono, je voulais simplement donner le meilleur de moi-même et essayer de faire une bonne course, justifierait plus tard celui qui aura parcouru les 11,9 kilomètres à 50,819 km/h de moyenne. J’ai reconnu plusieurs fois le parcours, qui nécessitait d’appuyer vraiment fort sur les pédales. Maintenant, même si je suis heureux d’apporter à mon équipe sa toute première victoire, le leader reste Vincenzo Nibali. »
A San Juan, Ramunas Navardauskas aura donc laissé Bauke Mollema à 3 secondes tandis que Matthias Brändle (Trek-Segafredo) complète le podium à 7 secondes. A noter la 4ème position du double champion de France Espoirs de l’exercice Rémi Cavagna (Quick-Step Floors), à 7 secondes. Ou encore le 7ème rang à 19 secondes du quadragénaire Oscar Sevilla (Medellin-Inder), qui se verrait bien jouer un rôle majeur sur cette édition, lui qui s’est lancé avec brio dans une carrière sud-américaine après ses déboires dans l’affaire Puerto il y a dix ans.
Ce jeudi, le Tour de San Juan se poursuit du côté de San Martin (122,1 km).
Classement 3ème étape :
1. Ramunas Navardauskas (LIT, Bahrain-Merida) les 11,9 km en 14’03 » (50,8 km/h)
2. Bauke Mollema (PBS, Trek-Segafredo) à 3 sec.
3. Matthias Brändle (AUT, Trek-Segafredo) à 7 sec.
4. Rémi Cavagna (FRA, Quick-Step Floors) m.t.
5. Walter Vargas (COL, Medellin-Inder) à 17 sec.
6. Sebastian Junior (ARG, Italomat-Dogo) à 19 sec.
7. Oscar Sevilla (ESP, Medellin-Inder) m.t.
8. Laureano Rosas (ARG, Argentine) à 21 sec.
9. Ricardo Escuela (ARG, Asociation Civil Agrupacion Virgen de Fatima) à 32 sec.
10. Kanstantsin Siutsou (BLR, Bahrain-Merida) m.t.
Classement général :
1. Ramunas Navardauskas (LIT, Bahrain-Merida) en 6h22’27 »
2. Bauke Mollema (PBS, Trek-Segafredo) à 3 sec.
3. Matthias Brändle (AUT, Trek-Segafredo) à 7 sec.
4. Rémi Cavagna (FRA, Quick-Step Floors) m.t.
5. Sebastian Junior (ARG, Italomat-Dogo) à 19 sec.
6. Oscar Sevilla (ESP, Medellin-Inder) m.t.
7. Laureano Rosas (ARG, Argentine) à 21 sec.
8. Elia Viviani (ITA, Italie) à 23 sec.
9. Tom Boonen (BEL, Quick-Step Floors) à 29 sec.
10. Ricardo Escuela (ARG, Asociation Civil Agrupacion Virgen de Fatima) à 32 sec.