Le Tour de l’Utah a beau réunir une partie des meilleures équipes mondiales, notamment BMC Racing Team, Cannondale-Garmin et Trek Factory Racing, ce sont les membres des équipes continentales américaines qui tiennent le haut du pavé depuis le début de la semaine. Les formations WorldTour et Continentales Pro se sont inclinées sur les quatre premières étapes face aux formations du continent américain qui exploitent cette épreuve à merveille. Alors que le Tour de l’Utah entrait dans sa phase décisive cette nuit avec un circuit exigeant tracé dans Salt Lake City et ponctué par une bosse présentant un passage supérieur à 20 %, les cartes auraient pu être redistribuées à la faveur des groupes sportifs qui, sur le papier, présentent les plus beaux atouts.
C’est pourtant encore un coureur méconnu sur le Vieux Continent qui déboule le premier sur la ligne au terme d’une dernière rampe terriblement pentue. L’Europe avait pourtant fait la connaissance de Michael Woods (Optum-Kelly Benefit Strategies) cet hiver au Tour d’Algarve. Le Canadien avait alors pris la 5ème place de l’étape-reine à l’Alto do Malhao derrière Richie Porte, Michal Kwiatkowski, Ion Izagirre et Geraint Thomas, excusez du peu ! La performance montrait alors une aptitude claire à briller sur les montées destinées aux puncheurs pour le coureur arrivé au vélo sur le tard. Ancien coureur à pied, spécialiste du 1500 mètres, Michael Woods a troqué ses pointes pour un guidon en raison d’une fracture de fatigue au pied qui l’empêchait de poursuivre sa carrière en athlétisme.
Le Canadien est donc celui qui gère le mieux la montée au sein d’un peloton compact. La tentative de Jack Bobridge (Budget Forklifts), Phil Gaimon (Optum-Kelly Benefit Strategies), Songezo Jim (MTN-Qhubeka), Travis McCabe (Team SmartStop), Carson Miller (Jamis-Hagens Berman), Adam Phelan (Drapac),Stefano Pirazzi (Bardiani-CSF) et Danny Summerhill (Unitedhealthcare) a longtemps animé l’étape avant que certains leaders ne passent à l’action. Les paris menés par Robin Carpenter (Hincapie Racing Team) à un tour et demi de la fin et de Natnael Berhane (MTN-Qhubeka) à la cloche finissent par échouer. Tout rentre dans l’ordre à moins de 3 kilomètres de la ligne.
La route commence à s’élever sous la flamme rouge, et c’est le moment choisi par Unitedhealthcare pour mettre le feu aux poudres. Kiel Reijnen accélère, le Maillot Jaune Jure Kocjan (Team SmartStop) s’accroche. Mais les deux hommes ont produit leur effort trop tôt et éprouvent le besoin de souffler. Michael Woods profite alors du moment de flottement pour placer une attaque tranchante à 300 mètres de la ligne à laquelle personne ne peut répondre. Les bonifications qu’il empoche lui permettent de prendre le maillot jaune à la veille de l’arrivée au sommet à Snowbird.
Classement 5ème étape :
1. Michael Woods (CAN, Optum-Kelly Benefit Strategies) les 88,5 km en 2h03’50 »
2. Sonny Colbrelli (ITA, Bardiani-CSF) à 2 sec.
3. Kiel Reijnen (USA, Unitedhealthcare) m.t.
4. Daniel Martinez (COL, Colombia) à 4 sec.
5. Ruben Guerreiro (POR, Axeon) m.t.
6. Leonardo Basso (ITA, Trek Factory Racing) m.t.
7. Brent Bookwalter (USA, BMC Racing Team) m.t.
8. Frank Schleck (LUX Trek Factory Racing) à 7 sec.
9. Lachlan Norris (AUS, Drapac) m.t.
10. Brendan Chanty (AUS, Budget Forklifts) à 9 sec.
Classement général :
1. Michael Woods (CAN, Optum-Kelly Benefit Strategies) en 19h50’50 »
2. Brent Bookwalter (USA, BMC Racing Team) à 4 sec.
3. Jure Kocjan (SLO, Team SmartStop) à 5 sec.
4. Kiel Reijnen (USA, Unitedhealthcare) à 7 sec.
5. Dion Smith (NZL, Hincapie Racing Team) à 9 sec.
6. Ruben Guerreiro (POR, Axeon) à 14 sec.
7. Leonardo Basso (ITA, Trek Factory Racing) m.t.
8. Daniel Martinez (COL, Colombia) m.t.
9. Lachlan Norris (AUS, Drapac) à 15 sec.
10. Frank Schleck (LUX, Trek Factory Racing) à 17 sec.