Ouvrir grand le maillot, chercher la moindre source d’eau proposée par le public sur le côté de la route, s’asperger…En ces temps de canicule, voilà l’obsession des coureurs du Tour de France sur cette huitième étape du Tour de France entre Les Rousses et Avoriaz. Et la chaleur continue de faire des dégâts. De gros dégâts. Et s’il y en a un qui supporte mal la chaleur, c’est bien connu, c’est Lance Armstrong (RadioShack). Sur les pentes abruptes du Col de la Ramaz –premier col première catégorie de ce Tour de France- le septuple vainqueur de la Grande Boucle doit laisser filer ses espoirs de huitième victoire et même de podium…Victime d’une mauvaise chute à quelques kilomètres du pied du col de la Ramaz, incapable de suivre les favoris en montagne, Armstrong semble même résigné, le moral dans les socquettes. A plus de treize minutes au classement général, on se demande désormais quel va être son rôle sur ce Tour de France ? Va-t-il viser une victoire d’étape ? Ou faire l’équipier de luxe pour un Levi Leipheimer encore dans le coup ? Réponse dès mardi dans l’étape qui mène à St Jean de Maurienne.
Il est difficile de tirer des conclusions au terme de cette première étape de haute montagne. Dans l’ascension du difficile col de la Ramaz –là où Virenque s’était esseulé pour gagner à Morzine en 2003 – l’équipe Sky mène un train soutenu, rapidement relayé par Fuglsang (Team Saxo Bank) qui fait exploser Armstrong à cinq kilomètres du sommet, tout comme Le Mével (FDJ) ou encore le Maillot Jaune Sylvain Chavanel (Quick-Step). Sitôt l’américain lâché, la formation Astana d’Alberto Contador accélère le rythme afin de l’écarter définitivement de la course au général. Au sommet du col de la Ramaz, Mario Aerts (Omega Pharma-Lotto), Amaël Moinard (Cofidis) et Koos Moerenhout (Rabobank) -survivants d’une échappée qui comprenait aussi Christophe Riblon (Ag2r La Mondiale), Imanol Erviti (Caisse d’Epargne), Benoit Vaugrenard (FDJ) et Sébastien Minard (Cofidis) – passent avec 1’45 » d’avance sur un peloton des favoris de vingt unités environ.
Dans ce groupe des favoris, l’équipe Astana est en supériorité numérique. Alors que l’on avait justement des doutes sur la capacité de cette équipe à entourer Contador, l’étape du jour démontre que Tiralongo, Iglinsky, Vinokourov et surtout Navarro épaulent parfaitement le double vainqueur du Tour. Dans la montée vers Avoriaz, une difficulté longue (13,6km) mais roulante (6% de moyenne), l’écrémage continue. Sanchez (Caisse d’Epargne), Monier (Cofidis), Gadret puis son leader Roche (Ag2r La Mondiale) perdent le contact tandis que Joaquim Rodriguez (Katusha), le grimpeur espagnol, tente sa chance. Un peu plus haut, Amaël Moinard, dans un ultime effort lâche Aerts et Moerenhout à 6 km de l’arrivée. Le français, auteur d’une belle étape, voit cependant le groupe des favoris revenir à allure grand V sur lui, emmené par un Daniel Navarro impressionnant.
Il reste alors 5 kilomètres à parcourir, et à l’exception d’Armstrong, aucun grand nom ne s’est fait lâcher. Pourtant, la carte de l’attentisme est de mise. Tous les favoris sont plus ou moins à la rupture et ne veulent pas prendre le risque d’exploser dans les derniers kilomètres. C’est justement ce qui va se passer pour Bradley Wiggins (Team Sky). Quatrième du Tour l’an passé, le Britannique prend un véritable éclat à quatre kilomètres de l’arrivée. Il terminera avec un retard d’1’45 » au final. Deux kilomètres plus loin, Roman Kreuziger (Liquigas) lance enfin les hostilités. Sans être tranchant Contador revient avec Andy Schleck (Team Saxo Bank) et Cadel Evans (BMC Racing) dans la roue. Puis c’est au tour de Robert Gesink (Rabobank) d’attaquer sur des pourcentages un peu trop faibles pour le grimpeur hollandais. A 800 mètres de l’arrivée, Schleck place une mine auquel Contador ne peut répondre ! L’Espagnol, comme au Dauphiné, n’a pas le coup de pédale aérien. Seul Samuel Sanchez (Euskaltel-Euskadi) revient sur le Maillot Blanc. Mais en lançant le sprint de trop loin, le champion Olympique commet une erreur et doit laisser Andy Schleck remporter sa première victoire d’étape sur la Grande Boucle. Pour Alberto Contador et les autres favoris, l’addition aurait pu être bien plus salée. Ils ne concèdent que dix secondes sur le Luxembourgeois qui était le plus fort aujourd’hui. Comme en 2008 Cadel Evans prend le Maillot Jaune puisque Chavanel termine à 11 minutes…avec Lance Armstrong.
Classement de la huitième étape :
1. Andy Schleck (Lux, Team Saxo Bank) les 189 km en 4h54’11 »
2. Samuel Sánchez Gonzalez (Esp, Euskaltel – Euskadi)
3. Robert Gesink (Pbs, Rabobank) à 10 sec.
4. Roman Kreuziger (Tch,Liquigas-Doimo) m.t
5. Alberto Contador Velasco (Esp, Astana) m.t
6. Cadel Evans (Aus, BMC Racing Team) m.t
7. Jurgen Van Den Broeck (Bel, Omega Pharma-Lotto) m.t
8. Levi Leipheimer (USA, Team Radioshack) m.t
9. Ivan Basso (Ita, Liquigas-Doimo) m.t
10. Denis Menchov (Rus, Rabobank) m.t
Classement complet
Classement général :
1. Cadel Evans (Aus,BMC Racing Team) les 1569,4 km en 37h57’09 »
2. Andy Schleck (Lux, Team Saxo Bank) à 20 sec.
3. Alberto Contador Velasco (Esp, Astana) à 1’01 »
4. Jurgen Van Den Broeck (Bel, Omega Pharma-Lotto) à 1’03 »
5. Denis Menchov (Rus, Rabobank) à 1’10 »
6. Ryder Hesjedal (Can, Garmin – Transitions) à 1’11 »
7. Roman Kreuziger (Cze, Liquigas-Doimo) à 1’45 »
8. Levi Leipheimer (USA, Team Radioshack) à 2’14 »
9. Samuel Sánchez Gonzalez (Esp, Euskaltel – Euskadi) à 2’15 »
10. Michael Rogers (Aus, Team HTC – Columbia) à 2’31 »