Avec son organisation confiée à RCS, la société qui concocte les parcours des plus grandes épreuves par étapes italiennes, le Tour de Dubaï devait nécessairement connaître des arrivées d’étape spectaculaires. Le moins que l’on puisse écrire, c’est que les deux premières étapes ont parfaitement respecté le contrat en terme de décor. Le contre-la-montre inaugural, remporté par un Taylor Phinney (BMC Racing Team) encore leader, passait au pied de la tour la plus haute du monde tandis que la deuxième étape s’est conclue par la victoire de Marcel Kittel (Giant-Shimano) sur une île artificielle en forme de palmier. Cette troisième journée remplira elle aussi sa mission, mais côté parcours. En prenant la direction du sud, le peloton flirte avec le Sultanat d’Oman et ses routes escarpées qu’il visitera plus en profondeur dans dix jours.
Pour la première fois de la semaine, les coureurs quittent donc la richissime cité de Dubaï pour le désert aride du Golfe Persique. Diogo Nunes et Valter Pereira (Banco BIC-Carmim), Evan Huffman (Astana), Ruslan Karimov (RTS-Santic Racing Team), Alexandr Pliuschin (Sky Dive Dubai), Willie Smit (Vini Fantini-Nippo), seront les premiers professionnels à poser leurs roues sur ces routes inédites pour le peloton. Les six hommes prennent la direction d’Hatta avec une avance grimpant jusqu’à 6’16 ». Les équipes Trek Factory Racing et BMC Racing Team s’allient pour faire tomber l’écart. L’échappée n’abandonne pas immédiatement. Alexandr Pliuschin imite son coéquipier Francisco Mancebo : comme hier, c’est un coureur du Team Sky Dive Dubaï qui est le dernier à être repris dans la dernière bosse à 7 kilomètres du but.
C’est à ce moment que les Cannondale de Peter Sagan prennent les commandes et mettent le peloton en file indienne. Le Slovaque tient à mettre hors jeu tous les hommes plus rapides que lui, à commencer par Marcel Kittel et Mark Cavendish (Omega Pharma-Quick Step). L’accélération des hommes en vert aura le mérite d’écrémer un peloton réduit à une cinquantaine d’unités. Les équipes sont désorganisées et les têtes d’affiche de cette première édition attaquent à tour de rôle. C’est d’abord Alejandro Valverde (Movistar Team) qui tente sa chance. Puis c’est Tony Martin (Omega Pharma-Quick Step) qui passe à l’offensive. Dans les deux derniers kilomètres, Rui-Alberto Faria Da Costa (Lampre-Merida) et Joaquim Rodriguez (Team Katusha) nous offrent même la revanche du Mondial de Florence. Purito se place dans le rôle du bourreau du champion du monde et ramène le peloton sur le porteur du maillot arc-en-ciel.
C’est donc groupé que le paquet se présente sous la flamme rouge. Toute la question est de savoir si les purs sprinteurs ont explosé dans la bosse ou s’ils sont encore en mesure de se battre pour l’étape. L’apparition d’un maillot Giant-Shimano dans les premières positions du peloton laisse à penser que Marcel Kittel est bien là. Au mois de janvier, l’Allemand, dans sa condition du Tour Down Under, n’aura sans doute pas pu passer la difficulté, mais depuis, le premier Maillot Jaune du Tour 2013 a progressé. Auteur d’un très bon chrono en ouverture, Kittel a confirmé en remportant la deuxième étape hier. Aujourd’hui, il double la mise en faisant parler sa puissance. Il devance Juan-José Lobato (Movistar Team) et Peter Sagan (Cannondale) qui n’aura pas su concrétiser le travail de ses équipiers pour empocher sa première victoire de l’année.
Demain, la dernière étape du Tour de Dubaï se déroulera sur un circuit dessiné dans la ville (123 km).
Classement 3ème étape :
1. Marcel Kittel (ALL, Giant-Shimano) en 3h47’52 »
2. Juan-José Lobato (ESP, Movistar Team) m.t.
3. Peter Sagan (SVQ, Cannondale) m.t.
4. Dylan Van Baarle (PBS, Garmin-Sharp) m.t.
5. Reinardt Janse Van Rensburg (AFS, Giant-Shimano) m.t.
6. Wouter Poels (PBS, Omega Pharma-Quick Step) m.t.
7. Alejandro Valverde (ESP, Movistar Team) m.t.
8. Ramunas Navardauskas (LIT, Garmin-Sharp) m.t.
9. Nikolay Trusov (RUS, Tinkoff-Saxo) m.t.
10. Jesus Herrada (ESP, Movistar Team) m.t.
Classement général :
1. Taylor Phinney (USA, BMC Racing Team) en 6h50’24 »
2. Stephen Cummings (GBR, BMC Racing Team) à 15 sec.
3. Lasse-Norman Hansen (DAN, Garmin-Sharp) à 17 sec.
4. Tony Martin (ALL, Omega Pharma-Quick Step) à 23 sec.
5. Fabian Cancellara (SUI, Trek Factory Racing) à 26 sec.
6. Peter Sagan (SVQ, Cannondale) à 29 sec.
7. Marcel Kittel (ALL, Giant-Shimano) à 33 sec.
8. Adriano Malori (ITA, Movistar Team) m.t.
9. Maciej Bodnar (POL, Cannondale) à 36 sec.
10. Peter Velits (SVQ, BMC Racing Team) à 38 sec.