Quand on pense au Grand Prix de Wallonie, c’est l’image de la citadelle de Namur qui surgit en premier. La pente qui serpente en lacets sinueux depuis la Meuse jusqu’au sommet boisé de la citadelle est par tradition le juge de paix de la course belge, qui se dispute une semaine et demie avant les Championnats du Monde. A ce titre, plusieurs candidats au maillot arc-en-ciel, ceux qui miseront sur autre chose qu’une arrivée massive en tout cas, sont venus parfaire leur condition sur les 203,1 kilomètres dessinés entre Chaudfontaine et Namur. C’est un terrain propice pour le capitaine de l’équipe de Belgique Philippe Gilbert (Omega Pharma-Lotto), tout juste de retour du Canada, où il a de nouveau écœuré ses adversaires. Le décalage horaire déjà assimilé, le numéro un mondial entend bien renouer avec un succès à Namur après 2006.
Avant de se présenter au bas de la montée finale, la course sillonne la Wallonie par-delà quelques côtes bien musclées. Mais s’échapper trop vite est méconnaître cette épreuve. Même si l’échappée matinale, composée de onze concurrents, va donner du fil à retordre aux poursuivants, qui devront s’employer pour lui reprendre les six minutes maximales accordées, elle étouffe dans la longue montée de la côte de Lustin à 25 kilomètres de l’arrivée. C’est l’endroit choisi par Thomas Voeckler (Team Europcar) pour se glisser à l’avant avec Sander Armee (Topsport Vlaanderen-Mercator), Manuele Boaro (Saxo Bank-SunGard), Dirk Bellemakers (Landbouwkrediet), David Boucher (Omega Pharma-Lotto), Steve Chainel (FDJ), Stefan Denifl (Team Leopard-Trek), Marco Marcato (Vacansoleil-DCM), Steve Morabito (BMC Racing Team), Rinaldo Nocentini (Ag2r La Mondiale), Ivan Rovny (RadioShack) et Stijn Vandenbergh (Team Katusha).
Pour Philippe Gilbert, bien décidé à fournir un effort unique et décisif au dernier moment, il y a danger. Ses coéquipiers de l’équipe Omega Pharma s’excitent. On les voit s’acharner sur leurs pédales pour colmater une brèche élevée à 35 secondes. Et c’est plutôt efficace puisque tous les échappés sont supprimés à 3 kilomètres de l’arrivée, soit au pied de la citadelle. Evidemment, chacun s’attend au démarrage du champion de Belgique, ce qui n’incite personne à ouvrir le feu. Personne à l’exception d’Edwig Cammaerts (Landbouwkrediet), qui lance son offensive dès les premiers lacets. Mais la montée est longue, 2 kilomètres à 5 %, et le Belge va coincer. Une aubaine pour Philippe Gilbert, qui démarre dans la partie la plus dure, un court instant suivi par son copain d’entraînement David Tanner (Saxo Bank-SunGard), dont il exploite les failles, puis seul en direction d’un triomphe évident. Imprenable sur ce type de parcours, Philippe Gilbert précède à Namur le Français Julien Simon (Saur-Sojasun) et le Belge Björn Leukemans (Vacansoleil-DCM).
Classement :
1. Philippe Gilbert (BEL, Omega Pharma-Lotto) les 203,1 km en 5h00’08 »
2. Julien Simon (FRA, Saur-Sojasun) à 2 sec.
3. Björn Leukemans (BEL, Vacansoleil-DCM) m.t.
4. Bert De Waele (BEL, Landbouwkrediet) m.t.
5. Davy Commeyne (BEL, Landbouwkrediet) m.t.
6. Michal Kwiatkowski (POL, RadioShack) m.t.
7. Oscar Freire (ESP, Rabobank) m.t.
8. Guillaume Levarlet (FRA, Saur-Sojasun) m.t.
9. Stefan Denifl (AUT, Team Leopard-Trek) m.t.
10. Maxime Vantomme (BEL, Team Katusha) m.t.