Avec une étape tracée en faux plat descendant pendant les deux derniers tiers de course, on ne s’attendait pas franchement à ce qu’une échappée triomphe lors de la première étape du Tour de San Luis hier. Et pourtant, le premier leader de l’épreuve argentine se nomme bien Phillip Gaimon (Garmin-Sharp). L’Américain, tout juste débarqué dans la structure de Jonathan Vaughters, fait son entrée au plus haut niveau par la grande porte, après avoir longtemps fréquenté les continentales américaines. En arrivant 4’35 » avant le peloton hier, le coureur de 27 ans n’aura plus qu’une mission avant la fin de la semaine : résister face aux cadors du cyclisme mondial présents en Argentine. Le garçon possède quelques belles références, notamment une 2ème place au Tour du Gila en 2013, épreuve réputée pour ses reliefs au Nouveau-Mexique.
Aujourd’hui, il nous est donné une bonne occasion d’établir la vraie valeur de ce coureur encore méconnu. L’ascension finale vers le Mirador del Potrero (4,8 km à 6,7%) permettra de dresser une première hiérarchie parmi les prétendants avant les deux autres arrivées au sommet plus difficiles qui suivront cette semaine. Autant dire que cette étape sera une véritable course de côte dans laquelle seuls les cinq derniers kilomètres compteront. Malheureusement pour eux, les fuyards du jour n’auront pas la même chance que ceux d’hier. Composée uniquement de coureurs sud-américains (les Argentins Jorge Giacinti, Cristian Martinez, Sebastian-José Tolosa et Sebastian-Martin Trillini accompagnés par le Chilien Jonathan Guzman), l’échappée se dégage rapidement. Mais il est clair que le peloton ne veut pas se faire avoir deux fois. Le paquet limite l’avantage des cinq hommes de tête autour des quatre minutes.
L’inévitable se produit peu avant d’affronter la dernière difficulté : les fuyards sont repris. Mais le peloton ne reste pas groupé bien longtemps ! Quatre hommes se dégagent peu après le début de l’ascension, mais le quatuor n’est bientôt réduit qu’à un duo : Julian Arredondo (Trek Factory Racing) et Peter Stetina (BMC Racing Team). L’écart n’est pas bien conséquent, et dans le dernier kilomètre, ce qu’il reste du peloton les talonne. Nairo-Alexander Quintana (Movistar Team) fait le forcing, mais c’est trop tard. Stetina lance le sprint, mais Arredondo, plus explosif, parvient à devancer l’Américain. Révélé en 2013 grâce à sa victoire sur le Tour de Langkawi, le grimpeur soigne, comme Phil Gaimon, son entrée dans sa nouvelle équipe WorldTour. Gaimon justement ne concède que huit secondes et reste leader.
Demain, la 3ème étape reliera Tilisarao à Juana-Koslay (175,8 km).
Classement 2ème étape :
1. Julian Arredondo (COL, Trek Factory Racing) en 4h13’21 »
2. Peter Stetina (USA, BMC Racing Team) m.t.
3. Nairo-Alexander Quintana (COL, Movistar Team) à 3 sec.
4. Darwin Atapuma (COL, BMC Racing Team) m.t.
5. Domenico Pozzovivo (ITA, Ag2r La Mondiale) à 5 sec.
6. Haimar Zubeldia (ESP, Trek Factory Racing) m.t.
7. Ivan Santaromita (ITA, Orica-GreenEdge) m.t.
8. Damiano Caruso (ITA, Cannondale) à 8 sec.
9. Miguel-Angel Rubiano (COL, Colombia) m.t.
10. Eduardo Sepulveda (ARG, Bretagne-Séché Environnement) m.t.
Classement général :
1. Phillip Gaimon (USA, Garmin-Sharp)