L’installation du Di2, par définition, n’est pas tellement compliquée une fois qu’on a compris le système ! C’est même relativement simple et moins complexe qu’un système mécanique, mais bien évidemment il faut prendre son temps au départ et bien se servir de la notice d’emploi fournie par Shimano si l’on veut le faire soi-même. Malgré tout, nous vous conseillerions de faire installer ce type de groupe par un professionnel. Maintenant, si vous êtes adroit et que vous avez un certain goût pour la mécanique, vous devriez facilement trouver vos marques.
Dans un premier temps, il faut savoir que le groupe est composé de trois parties principales. Les poignées sont équipées de touches électroniques pour changer les vitesses à la montée comme à la descente. Un ensemble de câbles vont permettre les impulsions électriques aux dérailleurs avant et arrière. Et la partie essentielle reste la batterie, posée généralement sur le tube diagonal, sous le porte-bidon. Le tout est donc relié par un réseau électrique non fourni systématiquement avec le groupe. Le câblage est en effet de différentes longueurs selon la taille du cadre. Il vous faudra commander cet élément séparément, ne l’oubliez pas !
Une fois que l’on dispose de tout le matériel, on commence à poser les poignées de manière classique, puis le dérailleur avant et le dérailleur arrière avant de procéder à l’installation du câblage. La batterie, elle, ne se mettra qu’à la fin. Le câblage, étanche, va venir se brancher au niveau du dérailleur avant, du dérailleur arrière, la partie longue étant raccordée aux deux fils descendant des poignées. Au niveau de cette jonction, on dispose d’un petit boîtier généralement installé sur le câble de frein. Il nous permet de faire l’indexation fine du changement de vitesse, en statique au départ voire en route pour ajuster les réglages, ce qui normalement n’a pas lieu d’être car l’avantage du Di2 est que le réglage est imperturbable. Jamais nous n’avons rencontré de déréglage de dérailleur, à moins de changer la cassette à l’arrière.
Un voyant stimulé sur le petit boîtier nous permet en outre de connaître le niveau de la batterie, bien que l’autonomie d’une batterie soit très longue. Shimano annonce 2000 kilomètres, mais nous avons généralement dû recharger la batterie aux alentours des 1800 kilomètres, ce qui est assez proche et laisse de la marge. La batterie, en outre, est annoncée pour 500 recharges, ce qui laisse le soin de faire quelques tours de Terre ! Le dérailleur avant est le plus grand consommateur d’énergie, mais même lorsque le voyant passe au rouge, il reste encore une autonomie de 200 kilomètres. On ne pourra plus utiliser le dérailleur avant, qui passe alors systématiquement sur le petit plateau, mais on pourra toujours user du dérailleur arrière jusqu’au bout. A moins d’être étourdi, impossible de tomber en panne ! Il faut ensuite compter entre une heure et une heure et demie pour recharger la batterie.
Sur la route, le dérailleur est très agréable et très facile d’accès. Nous l’avons toutefois essayé pour la première fois en hiver et avec des gants longs, ce qui nous a contraints à tâtonner au départ pour prendre nos repères sur la manette. Mais une fois les repères pris, c’est une petite révolution, n’ayons pas peur des mots. Notre dérailleur a été bien réglé à la base, et nous n’avons plus eu ensuite à toucher aux réglages. Il fait preuve d’une superbe précision. Reste simplement à s’adapter aux manettes, différentes de manettes classiques. L’erreur humaine et le temps de s’habituer à un nouveau modèle nous a souvent fait commettre des erreurs de vitesse au départ, mais ce dérailleur remplit bien son rôle. Il passe la vitesse rapidement. On entend juste un tout petit bruit électrique.
La cerise sur le gâteau, quand on monte les vitesses à l’arrière, c’est que le dérailleur avant se déplace automatiquement s’il doit se déplacer. Il n’y a plus aucun réglage à faire, c’est vraiment surprenant. La fourchette du dérailleur avant étant plus étroite, elle guide bien mieux la chaîne. On arrive à descendre un plateau, même quand on est quasiment à l’arrêt dans une bosse à fort pourcentage sur le gros plateau. Une simple pulsion sur le bouton fait descendre la chaîne, ce qui ne serait pas possible avec un dérailleur manuel. Idem dans le sens inverse. Il n’y a ainsi aucune possibilité de dérailler. Avec une souplesse d’utilisation, c’est une belle avancée.
Si nous pensons que la vraie révolution de la transmission viendra le jour où l’on supprimera la chaîne (!) pour trouver un système moins archaïque sur nos beaux vélos carbone, le Shimano Di2 est tout de même une belle évolution. Nous n’avons pas connu la moindre panne de batterie. Il faut rouler plusieurs milliers de kilomètres pour en arriver là. Il n’y a donc pas de restrictions de l’utilisation. Le seul petit hic que l’on trouvera éventuellement, c’est un poids très légèrement supérieur au dernier Dura-Ace manuel, de l’ordre de 200 grammes environ. L’esthétique peut aussi être déroutant. Ca rajoute des fils au lieu d’en retirer, bien que certains cadres offrent maintenant des géométries spécifiques pour intégrer ces câbles. Le dernier hic, c’est le prix, car ce n’est pas donné. Mais dans un futur proche, comme le reste, tout cela devrait se démocratiser.
A noter en outre que la batterie prend de la place et gêne à l’utilisation d’un deuxième porte-bidon. Toutefois, des fabricants de cadres ont prévu d’installer la batterie de l’autre côté du tube, non pas à l’intérieur du triangle mais à l’extérieur, sous le tube diagonal, ce qui ne gêne plus l’emploi d’un second porte-bidon. Le seul souci reste la protection de la batterie lorsqu’elle est placée sous le cadre puisqu’on l’exposera davantage aux projections, même si la batterie n’est pas si sensible que cela aux petits chocs et aux projections. Voilà en tout cas une évolution promise à un très bel avenir.
Plus d’infos sur Shimano sur www.shimano-france.com. Pour toute question sur ce test matériel, vous pouvez nous contacter directement par email : testvelo101@velo101.com