Cette année, l’Ardèche est plus que jamais un pays de vélo. Tout d’abord, elle accueillera le premier contre-la-montre du Tour de France 2016 entre Bourg-Saint-Andéol et la Caverne du Pont-d’Arc le 15 juillet prochain. Et puis, il y a la classique, la reconnue et mythique Ardéchoise. La célèbre cyclosportive s’est déroulée du 15 au 18 juin et a réuni plus de 16 000 participants. Retour sur l’une des plus grandes cyclos d’Europe.
Cette 25ème édition a été marquée par la météo, maussade depuis le début d’année. Alors l’Ardéchoise ne déroge pas à la règle et seuls 10 petits degrés s’affichent le samedi, point d’orgue de la cyclo. Près de 8 000 participants se sont élancés ce jour-là et pas moins de 200 d’entre eux ont dû être rapatriés pour des problèmes d’hypothermie. Dantesque.
Mais l’Ardéchoise attire, et attire toujours plus de personnes. Chaque année, des célébrités viennent se frotter aux dénivelés hallucinants que présentent les différents parcours. Sur cette édition, le nouveau Président de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez est parti à l’aventure, accompagné en tandem de Didier Maneval, athlète non-voyant et double champion de France sur route. Aux rayons des personnalités, il fallait aussi compter avec Bernard Thévenet, double vainqueur du Tour de France, et John Gadret, qui a mis un terme à sa carrière sur route en 2015 après une année chez Movistar et qui a remporté à 37 ans la Volcanique, longue de 176 kilomètres.
L’Ardéchoise, c’est aussi et toujours une grande fête. En 2016 encore, ce sont plus de 160 villages festifs qui ont accueilli les participants pendant quatre jours. A cela, ajoutez un dernier village, d’exposants cette fois, avec plus de 40 stands pour présenter les dernières nouveautés du monde du cyclisme.
Côté sportif, il y en avait aussi pour tous les goûts, dans une organisation parfaitement huilée depuis 1992. Au total, six parcours, eux-mêmes subdivisés en plusieurs tracés, ont été confectionnés pour ravir les « jeunes », « les touristes », « les randonneurs », « les sportifs » et les amateurs préoccupés par leur « santé ». Embarquons avec Julien Lodolo sur le plus long des tracés : l’Ardéchoise Vélo Marathon (278 kilomètres).
« A mon arrivée, l’organisation a été très accueillante ! Cela paraît normal mais, après vingt-cinq éditions, on pourrait penser que les bénévoles se lassent… Il n’en est rien ! Saint-Félicien s’est bien adapté à l’événement avec beaucoup de parkings autour du village pour accueillir les 16 000 participants pendant ces quatre jours. Après avoir récupéré mon dossard, on est encore parfaitement dirigés vers les sas répartis dans Saint-Félicien. Je n’ai même pas le temps d’admirer le grand village d’exposants car, à 7h20, une centaine de participants profite d’un départ anticipé pour se lancer dans l’Ardéchoise Vélo Marathon et éviter les bouchons ! Moi, je préfère attendre pour profiter du gros peloton et rester au chaud quelques kilomètres pour m’économiser. Il y a quand même 278 kilomètres ! Installé dans le sas prioritaire, j’observe mes adversaires : le plateau a l’air moins relevé que l’an dernier – certains ne sont pas venus car ils n’ont pas réussi à avoir de dossard prioritaire, véritable sésame. Malgré tout, nombreux sont les compétiteurs mais l’ambiance est détendue, l’Ardéchoise est avant tout une fête du vélo ! Pourtant, le ciel est menaçant et le thermomètre n’affiche que 11 petits degrés. Heureusement, la pluie a décidé de nous laisser tranquilles pour l’instant.
Le départ est donné et, très vite, après 2 kilomètres en faux-plat, se présente la première difficulté du jour : le col du Buisson. L’allure n’est pas élevée jusqu’à mi-pente, entrée en matière oblige. Mais les prétendants aux bons classements sur les différents parcours ont des fourmis dans les jambes et accélèrent progressivement. Pendant ce temps, un pluie fine fait son apparition laissant une route mouillée pour une descente qui se fera sur un rythme soutenu ! En bas, il y en un peu partout. Des petits groupes se reforment avant que la jonction globale s’opère dans le col des Nonières. La pluie disparaît et l’intensité redescend quelque peu. Il reste encore de la route ! L’allure s’intensifie à nouveau dans la deuxième partie du col de Mezilhac où les différents parcours se séparent : les 176 et 234 kilomètres d’un côté, les 220 et 278 kilomètres d’un autre. Nous ne sommes plus que dix dans le groupe de tête et je suis le seul à faire le circuit marathon… Ça promet pour la suite !
Les cols d’Aizac, de Moucheyres, de la Barricaude et du Gerbier de Jonc se montent à un bon tempo sans pour autant faire la sélection. Au kilomètres 130, je tourne à gauche et me sépare de mes compagnons d’aventure. En altitude, le froid se fait sentir avec seulement 7-8 degré à 1400-1500 mètres, et voilà la pluie qui revient dans l’ascension du col de l’Ardéchois, plus forte et ininterrompue jusqu’à l’arrivée. Mais un rayon de soleil, d’un autre genre, vient éclaircir cette perspective morose : dans la longue montée sur Saint-Agrève, les parcours se rejoignent et je retrouve du monde ! A nouveau, je peux discuter, même en pleine montée, et oublier les conditions difficiles qui nous accompagnent depuis le départ.
On aperçoit enfin Saint-Félicien… C’est sur des routes fermées à la circulation que l’arrivée – comme le départ – se fait. Vu la foule de participants, c’est un très bon point pour notre sécurité ! Après 9h52 de vélo, on repense forcément à ce qu’on a vu sur le bord de la route. Des villages entiers fêtent le passage de l’Ardéchoise et leurs habitants, déguisés avec des banderoles aux couleurs de la cyclo, nous encouragent en musique. Ça aide à se dépasser ! Et puis, il y a les « ravitos », bien garnis fromages, charcuteries, madeleines, barres de céréales et boissons. Certains participants, sans doute plus raisonnables que moi, préféraient se réfugier dans des couvertures de survie pour attendre les car-balais. Mais j’avais la douche chaude mise en place par l’organisation à l’arrivée en tête ! La seule chose que je regrette est le manque de moto ouvreuse en tête de course qui nous a abandonné pendant un long moment. Tant pis, les Ardéchois se rattrapent avec un superbe repas à l’arrivée où il faut jongler entre ravioles Saint-Jean, salade de crudités, salade de fruit, chips, pain et café ! Un des meilleurs efforts de la journée, à n’en pas douter !
Pour conclure cette édition, nous recevons de la part de l’organisation un maillot collector de l’Ardéchoise avec deux bidons et un dossard nominatif qui deviendra sans doute l’objet de collection ! Pour finir en beauté, une tombola est organisée à différents moments de l’après-midi pour que chacun y participe et revienne les bras chargés, quand la tête, elle, l’est déjà de beaucoup de souvenirs… » — Julien Lodolo, 5ème de l’Ardéchoise Vélo Marathon.
Guillaume Brunier, Roland Chavent, Cédric Himpe, John Gadret et Mickaël Brun se sont respectivement imposés sur les parcours de 278, 234, 220, 176 et 125 kilomètres mais il faut féliciter l’ensemble des participants qui font vivre cette grande cyclosportive !
Classement 278 km :
1. Guillaume Brunier en 9h11’29 »
2. Cédric Beolet en 9h40’02 »
3. Roland Chavent en 9h40’58 »
4. Rémi Meunier en 9h48’03″
5. Julien Lodolo en 9h52’13 »
6. Nicolas Lauras en 10h00’35 »
7. Jean-Marc Bettoni en 10h16’36 »
8. Jean-Christophe Durand en 10h26’34 »
9. Frédéric Ischard en 10h32’32 »
10. Yann Stibler en 10h36’09″
Classement 234 km :
1. Sébastien Mailfait en 7h27’15 »
2. Guillaume Eschard en 7h41’52 »
3. Frédéric Kinder en 8h05’05 »
4. Lionel Seguret en 8h07’58 »
5. Grégory Tomasoni en 8h22’46 »
6. Laurent Soboul en 8h23’38 »
7. Laurent Vigier en 8h34’07 »
8. Bruno Biesuz en 8h34’32 »
9. Loic Piaton en 8h37’08 »
10. Lionel Brottes en 8h39’41″
Classement 220 km :
1. Cédric Himpe en 6h45’56 »
2. Antony Cheyton en 6h50’27 »
3. Jean Luc Chavanon en 6h52’55 »
4. Jurgen Moreels en 6h55’34 »
5. Nicolas Ougier en 6h56’40 »
6. Dominique Colliard en 7h15’17 »
7. Jacques Lucas en 7h16’34 »
8. Jeam-Marie Hudry en 7h20’34 »
9. Nicolas Raybaud en 7h20’54 »
10. Florian Dujardin en 7h22’25″
…
74 et 1ère Dame. Caroline Simon-Pawluk en 8h53’13 »
Classement 176 km :
1. John Gadret en 5h19’10 »
1. Sandy Dujardin en 5h20’49 »
3. Cyril Gaillard en 5h22’19 »
4. Olivier Girod en 5h25’54 »
5. Benoît Bessières en 5h28’16 »
6. Anael Astic en 5h28’17 »
7. Cédric Richard en 5h29’12 »
8. Florent Jannin en 5h31’02 »
9. Philippe Trastour en 5h32’14 »
10. Jérémy Papa en 5h34’24″
…
100 et 1ère Dame. Christel Merle en 6h29’41 »
Classement 125 km :
1. Mickaël Brun en 3h42’17 »
1. Florian Gerbert en 3h46’27 »
3. Philippe Rochedy en 3h46’30 »
4. Cedric Gonthier en 3h46’42 »
5. Nicolas Grail en 3h48’47″
6. Emmanuel Lieutier en 3h49’47 »
7. Christophe Duquel en 3h50’13 »
8. Régis Chabert en 3h50’14 »
9. Serge Goncalves en 3h50’41 »
10. Alberto Grimod en 3h51’27 »
…
32 et 1ère Dame. Géraldine Bau en 4h06’13 »