Marg, peux-tu nous dire en deux mots quel est ton passé de cyclosportive ?
Je me suis métamorphosée ces dernières années. J’étais une coureuse de 1500 mètres en athlétisme, puis je suis passée au duathlon et enfin je me suis transformée en cycliste, spécialisée dans les courses d’endurance.
Pourquoi as-tu décidé de participer aux deux Hautes Routes ?
J’étais impatiente à l’idée de participer à la première Haute Route en 2011 pour découvrir les Alpes françaises qui sont légèrement différentes des Dolomites que j’ai pu découvrir au Tour-Transalp auquel j’ai participé en 2006 et 2007. Je suis toujours partante pour des événements « Iron ». Mes amis savent que tout cela est « normal » pour moi. D’expérience, je savais que la première semaine me servirait d’entraînement pour la deuxième. La semaine entre les deux épreuves était parfaite pour me reposer et pour récupérer.
Selon tes sensations, quelles ont été les ascensions les plus difficiles ?
Pour moi, je savais que les cols des Alpes seraient plus difficiles à cause de leur longueur et du fait que l’on n’ait aucun répit. Je préfère les cols pyrénéens plus irréguliers.
Qu’est-ce qui a été le plus difficile pour toi ?
La première journée de la Haute Route des Alpes. J’avais des crampes douloureuses aux adducteurs. J’avais déjà des difficultés à marcher et j’ai commencé à avoir des crampes à 5 kilomètres de l’arrivée. Je ne sais pas comment, mais j’ai réussi à rallier l’arrivée. Les deux jours qui suivaient étaient encore plus difficiles. Les crampes ont provoqué une blessure au quadriceps qui a mis du temps à guérir. Je me suis senti à mon niveau qu’au quatrième jour. Ce n’était pas franchement le meilleur départ.
Comment as-tu géré la semaine de transition entre la Haute Route des Alpes et celle des Pyrénées ?
La récupération est passée par du repos et surtout en mangeant beaucoup ! J’ai un ami canadien qui vit maintenant à Genève et je suis passée le voir. Je suis remontée sur le vélo qu’à une seule reprise pendant la semaine, le mercredi autour de Salève. J’avais de bonnes sensations en remontant sur le vélo. En fait la récupération s’est surtout faite durant l’épreuve. J’ai amené mes propres produits énergétiques, complémentaires de la nourriture que l’on trouvait sur la course. Mes boissons vertes m’ont valu quelques questions de la part des autres participants. J’avais aussi des graines de chia et de chanvre, des aliments renforçant les défenses immunitaires, en plus des fruits et légumes frais locaux du marché. J’avais notamment des figues fraîches dès que je le pouvais dans ma poche arrière. Leur goût était fabuleux pendant la course après une longue montée.
Après cette expérience, peux-tu dire qu’elle est à la portée de tout le monde ?
Sur la Haute Route des Alpes cette année, j’ai vu un Britannique que j’avais déjà rencontré en 2011. Cette année-là, la Haute Route des Alpes était trop difficile pour lui et il avait fini dans la voiture-balai. Apparemment, il est venu en 2012 et en 2013 mieux préparé. J’ai été impressionnée par sa persévérance. Pour ma part, je donne le meilleur de moi à chaque fois. C’est vrai qu’il s’agit de longues journées passées sur le vélo avec peu de moments de récupération. Cela me surprenait toujours de me dire que nous allions repartir tous ensemble pour une nouvelle journée. C’est définitivement un effort collectif.
Avais-tu déjà participé à des épreuves par étapes ?
Ma première épreuve par étapes remonte à 1999 avec le Challenge International Féminin, une épreuve de douze jours à Boise dans l’Idaho aux États-Unis. Cela rassemblait les 135 meilleures athlètes du classement UCI. Malheureusement, cette course n’existe plus. J’ai fait toute une série d’épreuves aussi comme la Transalp et les UCI MTB Series en VTT. Sur route, j’ai fait le Tour Transalp, les Trois Jours de la Ruta des Los Conquistadores, et beaucoup d’autres.
Pratiques-tu d’autres sports ?
Je m’entraîne surtout sur la route en été et je m’amuse en VTT. Comme l’hiver est très rude au Canada où je vis, le ski nordique et le ski alpin m’aident à rester en condition.
L’an prochain, il y aura trois Hautes Routes avec les Dolomites en entrée, pourrais-tu faire les trois ?
Je suis toujours partante pour ce type de challenge ! Je sais d’expérience que le repos et la récupération sont cruciaux pour la performance et la santé sur ce type d’épreuve. La seule façon pour moi de faire les trois Hautes Routes serait d’avoir une ou deux personnes qui puissent m’assister durant les trois épreuves. Au minimum, je serais partante pour faire celle des Dolomites et celle des Pyrénées et profiter de la semaine entre les deux pour récupérer.
Propos recueillis le 11 septembre 2013.