La belle édition de l’Héraultaise (ex Roger Pingeon) qui s’est déroulée dimanche s’est terminée sur une note amère. L’organisateur Jean-Pierre Devise a comme jeté un froid dans l’assemblée en annonçant sa volonté de se retirer de l’épreuve qui fêtait sa 18ème édition. Alors que l’heure est à la fête à l’occasion d’un vin d’honneur organisé dans une salle de spectacle, le président du comité départemental de cyclisme se dit usé, laissant planer le doute sur la tenue de l’épreuve l’an prochain. Si personne ne se manifeste pour sa reprise, le calendrier perdrait assurément une jolie épreuve. D’un autre côté, on peut légitimement comprendre la fatigue qu’éprouve Jean-Pierre Devise à la vue du travail abattu pour offrir une belle fête du vélo avec une organisation en tout point impeccable et sans fausse note.
Bénévoles nombreux, carrefours bien signalés, sécurité assurée par des motos et des voitures : on sent en effet que cette organisation perdure depuis dix-huit ans et qu’elle possède de gros moyens avec le département et les communautés de commune derrière elle. Environ 400 participants se présentent au départ du grand parcours sous un beau et grand soleil. C’est d’autant plus appréciable pour ceux qui ont participé à une Corima pluvieuse ! Deux parcours étaient proposés, l’un de 138 kilomètres, un autre de 93. A noter que le petit parcours était également proposé avec une formule en relais. Mais celle-ci ne rencontre qu’un succès limité depuis qu’elle est au programme depuis deux ans. Quelle que soit l’option retenue, le peloton est bien réveillé quand il s’élance sur les routes de l’Héraultaise aux alentours de 9h20.
On est encore en début de saison, et tout le monde a hâte d’en découdre. Du coup, ça frotte pas mal dans les quinze premiers kilomètres qui n’ont pour seule difficulté que la traversée des petits villages typiques. Certains n’hésitent pas à prendre des risques dans cette première partie rendue dangereuse par le mobilier urbain. Une difficulté placée plus tôt pour scinder les groupes au plus vite aurait été bienvenue. Heureusement, le faux-plat montant qui sert à rejoindre le Causse de la Selle se charge de former les groupes de niveaux. Une longue procession dans les spectaculaires Gorges de la Vis permet ensuite de rejoindre la principale difficulté du parcours. Absent du tracé l’an dernier, le Cirque de Navacelles faisait son retour. Ceux qui l’avaient raté il y a deux ans ont pu découvrir cette difficulté faite de beaux lacets qui permettent de rejoindre le plateau du Larzac. La beauté des panoramas méritait bien de lever la tête du guidon !
Sur l’épreuve, y compris sur le Cirque de Navacelles, les pourcentages ne sont peut-être pas spectaculaires, mais au bout du compte, il y a tout de même 1700 mètres de dénivelé sur le grand parcours ! En fait, cette Héraultaise demande d’être toujours en prise, d’un bout à l’autre du parcours sur les faux-plats usants qu’elle emprunte. Sa difficulté réside également dans la diversité des terrains. Il y en a pour tous les goûts entre ceux qui aiment mettre du braquet avec le vent dans le dos, ceux qui aiment les bordures et ceux qui apprécient les petites bosses sur les routes étroites.
Ce parcours est donc trompeur. Une fois rallié le sommet du Cirque de Navacelles par exemple, on ne bascule pas immédiatement. Il faut parcourir une bonne dizaine de kilomètres sur les routes hyper exposées au vent du plateau du Larzac ! Forcément, les groupes explosent, mais c’est pour mieux se regrouper au pied de la dernière difficulté. C’est là que sortent Cyrille Pottier et les frères Coufignal, habitués à truster les podiums dans la région. S’en suit un véritable scénario hollywoodien. Échappé dès les premières difficultés, Alexis Carlier se fait reprendre dans le dernier kilomètre par les trois costauds. Lauréat de la Corima en ouverture de la saison, Cyrille Pottier confirme qu’il sera l’un des cyclos à suivre cette saison en remportant sa deuxième épreuve en 3h41’39 ». Ce qui devrait forcément lui permettre d’accentuer son avantage au Challenge Cyclo DT Swiss !
A noter que le podium féminin du grand parcours est international puisque l’Allemande Caroline Kopietz lauréate en 3h59’13 » devance la Belge Betty Kals et Elena Ivanova. Preuve s’il en est que l’Héraultaise dispose désormais d’une dimension internationale. Et il serait bon que cela dure pour au moins une année de plus.
Classement 138 km :
1. Cyrille Pottier (Team Sprinters Tropéziens) en 3h41’39 »
2. Mathieu Couffignal (Team Montagnac AC) en 3h41’39 »
3. Vincent Couffignal (Team Montagnac AC) en 3h41’40 »
4. Alexis Carlier (Team Martigues SC-Drag Bicycles) en 3h41’42 »
5. Jean-Luc Chavanon (Patroulle Eco Cyclo) en 3h44’22 »
6. Stéphane Cheylan (Team Scott-Vélo 101-Risoul) en 3h44’22 »
7. Camille Sola (Team Montagnac AC) en 3h44’22 »
8. Steeve Touboul (Team Montagnac AC) en 3h49’14 »
9. Jérôme Sartori (CPRS Pins Justaret Villatte) en 3h49’14 »
10. Benjamin Roux (Team Sprinters Tropéziens) en 3h49’15 »
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96 et 1ère féminine. Caroline Kopietz (RSV Werner Otto) en 3h59’13 »
Classement 93 km :
1. Vincent Cantoni (Team Montagnac AC) en 2h40’17 »
2. Gilles Roverso (VC Védasien) en 2h43’30 »
3. Florian Dagorne (Team Montagnac AC) en 2h44’05 »
4. Cédric Artiers (VS Saint-Affrique) en 2h44’07 »
5. Bruno Changeat (CR Saint-Chamond) en 2h44’07 »
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97 et 1ère féminine. Florence Le Gallic (Guidon Sportif Coursan Narbonne) en 3h04’03 »